Quelques mois avant de valider son diplôme d’ingénieur informatique, le jeune homme prospecte en France pour rester proche de sa compagne. Rapidement, il oriente ses recherches vers le Grand-Duché. Les rémunérations hexagonales le rebutent.

Par ailleurs, “il y a énormément de demandes sur le marché luxembourgeois dans l’informatique“, transformation digitale oblige. “Il est beaucoup plus facile de changer de boîtes ici“, ajoute Jean-Luc.

Adepte de la mobilité douce

Ce dernier a déjà connu plusieurs employeurs. Le premier lui propose un contrat longue durée dès la fin de ses études. “J’avais postulé à plusieurs offres et au final, c’est une autre société qui est venue me chercher.” Pas le temps de ruminer, le Mosellan achève son stage en France et met le pied à l’étrier dans une société de consulting quelques mois plus tard.

A la clé, un salaire attrayant et une voiture de fonction qu’il utilise notamment pour effectuer ses déplacements domicile-lieu de travail dans la capitale. 50 minutes grosso modo les jours sans incident, presque le double dans le cas contraire. “Il faut être attentif en permanence, souffle le frontalier. Aujourd’hui, prendre la voiture n’est même plus envisageable. C’est trop dangereux.

Le test routier non concluant, il opte pour la paire transport ferroviaire-bus. Plus long bien sûr mais moins énergivore. D’autant que l’intéressé “est devenu adepte de la mobilité douce.” 

Salaire réévalué et télétravail

Entre temps, Jean-Luc déménage à proximité d’une gare tandis qu’il reçoit une proposition d’emploi sur un réseau social. L’entrevue se déroule en anglais mais pas de quoi effrayer les plus frileux.

Séduit par le projet et les conditions d’embauche, il s’engage en tant que développeur dans une entreprise du secteur bancaire.Ma paye a été réévaluée de 500 euros et je bénéficie des avantages de la convention bancaire, à savoir dix jours de congé supplémentaires par an.” 

Nul doute pour Jean-Luc que la proximité avec la frontière constitue une aubaine.Pour un frontalier direct, c’est nettement plus avantageux. Dans le secteur Metz-Nancy, je dirais que la fourchette salariale annuelle pour un développeur oscille entre 33.000 et 40.000 euros. Ici, c’est plutôt entre 40.000 et 50.000 euros.

D’autant que son amie compte désormais elle aussi parmi les frontalières. Résultat, “en étant chez moi vers 18h30, nos horaires quotidiens s’accordent.” Le couple a déjà songé au déménagement sur le territoire luxembourgeois. Trop cher…” 

Par ces temps de travaux, il s’est mis d’accord avec son patron pour s’acquitter de ses tâches en télétravail. J’ai été le voir pour lui évoquer les difficultés à venir à cause des trains. On s’est entendu sur cette alternative. J’ai le droit d’effectuer 25% de mon temps de travail annuel à distance.” 

“Je gagnerais en qualité de vie mais…” 

Sans enfant, la situation lui sied bien. “En travaillant près de chez moi, je gagnerais certes en qualité de vie mais je perdrais en pouvoir d’achat.” Qu’en sera-t-il si un jour survient un heureux événement ? “J’envisage de demander à 4/5ème plutôt que de revenir. A moins que les employeurs français revoient leurs conditions d’embauche. Je me verrais bien terminer ma carrière au Luxembourg.

Une fois le doigt dans l’engrenage, le développeur n’a plus de raison d’enrayer la machine. Qui plus est si l’expérience joue en sa faveur. En moyenne, il reçoit deux offres de travail par semaine.