En cette période estivale, redécouvrez de portrait de Jeffrey, développeur, qui n’est pas resté bien longtemps au Luxembourg… (Publié initialement en décembre 2014).

Après un BTS informatique et une licence pro web à Metz, Jeffrey a effectué son stage de fin d’étude dans une SSII du Grand-Duché. Malheureusement pour lui, la société n’a pas pu le garder, ce qui n’a pas empêché le jeune homme de trouver un autre poste comme développeur informatique au Luxembourg.

Seulement voilà, au bout d’un mois seulement Jeffrey donne sa démission, pour retourner en France.

“Je suis un peu venu par défaut”

À l’origine, je ne voulais pas spécialement travailler au Luxembourg, même si j’étais curieux de voir comment c’était. J’avais cherché du travail en France, mais les salaires qu’on me proposait étaient vraiment trop bas. Entre 1500 et 1600€/mois maximum, je me suis dit qu’au Luxembourg au moins, c’était mieux payé !“.

Après son stage, Jeffrey a donc commencé dans une petite structure luxembourgeoise pour laquelle il s’occupe du maintien d’un site internet, corrige les éventuels bugs, développe de nouveaux modules : “ce travail n’est pas mal, mais ce n’est pas vraiment ce que je recherchais. Je suis un peu venu par défaut, parce que c’est le seul poste que j’ai trouvé en fait…” explique-t-il un peu dépité.

Des trajets de plus en plus difficiles

Côté salaire, ce jeune célibataire gagne le salaire social minimum, c’est-à-dire un peu plus de 2300€ bruts par mois et n’a aucun autre avantage. Son travail au sein de cette société ne lui convient que moyennement et les trajets sont tous les jours de plus en plus pesants.

Au bout d’un petit mois de travail, il en a déjà assez : “les trajets entre Metz et Luxembourg en train, ça devient vraiment difficile avec tous les retards quasiment chaque jour. Je sais que certains sont prêts à faire 4h de trajet, mais pas moi“, tranche Jeffrey.

J’ai entre 2h et 2h15 de temps de trajet par jour aller-retour. S’il n’y avait jamais de retard, ça irait, mais là honnêtement c’est vraiment de l’abus. En plus, la moitié du temps je suis debout sur l’escalier, déplore le jeune homme. Quand j’allais en stage à Nancy et que je faisais Metz – Nancy, c’était beaucoup plus régulier, il y avait aussi des retards, mais beaucoup moins“.

Un salaire en France équivalent au Luxembourg

C’est un ami qui lui parle d’un poste vacant dans une SSII de Metz, la ville où il habite, alors Jeffrey tente sa chance et il est pris.

Le poste que j’ai trouvé là-bas est plus intéressant que dans ma société actuelle et exploite plus mes compétences. L’avantage, c’est que je vais toucher le même salaire, puisque je gagnerai 2000€ nets et je vais en plus bénéficier d’une prime ! Alors, pour le même salaire et en étant plus proche, je n’ai pas hésité et j’ai signé !“.

Le jeune messin tient à préciser que l’évolution au sein de cette société française risque d’être moins rapide que s’il était resté au Grand-Duché : “je suis conscient que c’est une chance qu’on me propose un salaire de 2000€ nets en France à mon âge, mais je suis aussi conscient que je n’aurais pas la même évolution que celle que j’aurais pu avoir au Luxembourg. Mais bon, il n’y a pas que le salaire, j’apporte de l’importance au confort de vie“.

En définitive, le Luxembourg n’aura donc pas laissé un souvenir impérissable à Jeffrey, qui commence son nouveau travail en France dans quelques jours.

Le jeune homme ne rejette pas non plus l’idée de revenir travailler de l’autre côté de la frontière plus tard : “il n’est pas impossible que je revienne un jour, mais pour cela, il faudra que ça vaille le coup d’un point de vue financier, sourit Jeffrey, et peut-être que dans ce cas là, je me trouverai un logement plus près de la frontière !“.