210 400 travailleurs frontaliers franchissent la frontière luxembourgeoise chaque jour. 299 400 résidents sont étrangers sur 634 700 habitants. Le Luxembourg attire les travailleurs mais cela implique d’importants problèmes pour les communes frontières.

L’emploi frontalier : le nouveau minerai miraculeux de la Moselle

Dans son article du 3 décembre, dans le journal Le Monde, le journaliste Anthony Villeneuve a fait un très bon topo de la situation des communes frontalières : « Les mines ont fermé depuis longtemps, les hauts-fourneaux aussi. Dans les Ardennes, la crise industrielle a affecté la démographie : le département a perdu 20 000 habitants en vingt ans. La Moselle, un peu plus à l’est, en a gagné autant. Après le charbon et l’acier, on y a trouvé un nouveau minerai miraculeux : l’emploi frontalier ».

Ce sont près de 112 000 frontaliers français, 50 000 belges et 50 000 allemands qui chaque jour passent les frontières luxembourgeoises, attirés par de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, sans oublier les allocations familiales. Les élus locaux, en plus des problèmes de transport que posent ces « voyageurs » en saturant les routes, peinent à trouver des solutions pour convaincre les salariés à accepter des postes dans leur pays de résidence. Des emplois restent désespérément vacants aux frontières, pas assez attractifs.

Portraits de 3 employeurs, victimes de l’attractivité du Luxembourg

Voici 3 portraits d’entrepreneurs frontaliers qui expliquent leur impuissance face à l’attraction du Luxembourg, le pays voisin.

Je ne trouve pas d’employé à cause du Luxembourg

Je voudrais augmenter tous mes salariés !

Thomas, chef d’entreprise : “Face au Luxembourg, je n’ai rien pu faire”

Salaire : 4 000 euros au Luxembourg contre 1 500 euros en France

Anthony Villeneuve s’est interrogé sur ce qui pouvait pousser les Français à franchir la frontière ? Deux frontaliers interviewés font un constat souvent répété : le salaire avant tout.

Des postes hautement qualifiés dans les banques, les cabinets d’audit ou les institutions européennes. Mais surtout des niveaux de salaire beaucoup plus élevés qu’en France. « Le jour où j’ai signé mon contrat au Luxembourg, j’ai eu le sentiment de décrocher le jackpot, témoigne Céline Meducin, 49 ans, infirmière à la Croix-Rouge luxembourgeoise. J’étais préparatrice en pharmacie en France et je gagnais autour de 2 000 euros par mois. J’ai effectué une reconversion professionnelle pour devenir infirmière. En France, on m’a offert un poste à l’hôpital public pour 1 500 euros par mois, avec un CDD pour commencer. Au Luxembourg, on m’a proposé un CDI à 4 000 euros net, auxquels il faut ajouter des allocations familiales très avantageuses et une voiture de fonction. »

Jérôme Nimeskern, lui, affirme avoir multiplié son salaire par 2,5 en changeant de pays. En France, ce conducteur d’autocars de 36 ans travaillait pourtant au sein de l’entreprise familiale. « On ne pouvait pas s’aligner sur les salaires luxembourgeois, dit-il. Alors j’ai fait comme les autres, je suis parti. Je ne l’ai jamais regretté. »

Ces gros salaires irriguent l’économie française. Sur les parkings des centres commerciaux de Metz ou de Thionville, on ne compte plus les voitures de fonction des frontaliers, souvent des SUV allemands portant une plaque jaune.

« Sans le Luxembourg, la Moselle serait complètement paupériséeconstate François Grosdidier, président (Les Républicains) de l’Eurométropole de Metz et maire de la ville. Le Luxembourg est le pays le moins fiscalisé d’Europe alors que nous sommes le pays le plus fiscalisé du monde. Cela crée un appel d’air. On peut le déplorer en tant que Français, mais pour notre département, c’est une chance incroyable. »

A lire : Quel est le salaire d’une sage-femme au Luxembourg ?

A lire : Quel est le salaire d’un maçon au Luxembourg ?

A lire : Pascaline : des avantages valorisants, des heures perdues et aucun regret

Pour trouver un emploi au Luxembourg, cliquez ici.

Vos amis Tech qui font gagner jusqu’à 512 €

Retrouvez nous sur