Rarement dans l’ère moderne l’organisation du travail n’aura été bouleversé aussi rapidement qu’avec la crise Covid. Virus, distanciation sociale, confinement ont bouleversé le fonctionnement des entreprises, et avant même qu’un vaccin ne soit trouvé les sociétés, elles, avaient trouvé le remède à cette dispersion involontaire de leurs salariés : le télétravail.

Et alors que le home-office relevait d’une pratique exceptionnelle jusqu’alors, voilà le dispositif contraint de se déployer plus vite que la pandémie de SARS-CoV2. Résultat, au Luxembourg, alors qu’à peine 1 salarié sur 4 avait eu à adopter le “travail à la maison” jusqu’alors (26 % début 2020), plus de 1 sur 2 se retrouvaient en poste en distanciel au printemps de la même année…

Depuis ? Les visioconférences et les calls ont remplacé nombre de réunions et conversations de couloirs. Le télétravail a été adopté par nombre d’organisations pour permettre à leurs personnels de s’épargner les contraintes d’un déplacement ou mieux trouver leur équilibre entre vie pro et personnelle. Certains y ont trouvé des avantages quand d’autres sont plus à la peine, etc.

A la bonne heure

Aujourd’hui toutefois, le Statec ne peut que constater que le télétravail stagne, en tous cas pour le nombre de salariés résidents (et hors frontaliers) concernés. Selon les dernières données, au dernier trimestre 2022, pile un tiers des employés demeurant au Luxembourg avaient effectué une partie de leurs missions depuis chez eux… ou en tous cas loin du bureau.

33 %, c’est beaucoup et… peu. Beaucoup en comparaison effectivement des effectifs concernés car sur les quelque 500.000 salariés en poste au Luxembourg, tout le monde ne peut (ou ne veut) effectuer son travail à domicile. Et peu quand on sait l’engouement soulevé par cette mesure.

Peu aussi quand on constate que cette part ne progresse guère depuis l’automne 2021. A compter de ce troisième trimestre 2021, la part de salariés résidents en télétravail “navigant” entre 36 et 32 %. Comme si, au fil du temps et de l’expérience, employeurs et employés avaient trouvé le “bon” tempo.

Mais surtout, c’est une grande diversité de pratique que remarquent les analystes en se penchant sur la façon dont les résidents pratiquent le télétravail. A commencer par la durée hors société accordée aux uns et aux autres.

Ainsi, 11 % des concernés ont été en télétravail moins de 8 heures par semaine (donc moins d’une journée); 32 % entre 8 et 15h (1 à 2 jours hebdomadaires donc) quand 57 % se sont assis devant leur ordinateur en dehors de leur société pour 16h ou plus en une semaine (2 jours et +).

Le télétravail est également une pratique plus facilement proposée aux salariés à temps plein que ceux disposant d'un contrat à moins de 40h/semaine. Ils sont 37% à disposer d'un temps en distanciel pour les temps pleins quand la mesure ne concerne que 23% des temps partiels. Une catégorie qui pratiquent aussi moins longtemps le home-office : 10h de leur côté contre 16h pour leurs collègues.

 

Suivez-nous aussi sur Instagram