Attractive pour les investisseurs, la Place financière perdrait-elle de ses charmes auprès des professionnels des métiers de la banque ou de l’assurance ? Une enquête menée par le syndicat OGBL met les pieds dans le plat en avançant, notamment, que plus de la moitié des employés du secteur (52,5%) se disent tentés à changer de domaine d’activité

Stressés, fatigués, pas autant payés qu’ils le désireraient, manquant de considération : les causes de ce désamour sont nombreuses, parmi les 450 sondés. Et pour Sylvie Reuter, secrétaire centrale du syndicat Finances OGBL, il est clair que le secteur ne peut pas se plaindre d’avoir des difficultés de recrutement sans se remettre en cause.

La rémunération est l’un des facteurs qui fait le plus grincer des dents les employés de la Place. En tout cas, pour ce qu’il estimerait être leur juste valeur par rapport à leur performance. Pour 54 %, leur salaire ne correspond que “dans une faible mesure” à leur niveau d’engagement ou qualité de mission, quand 12 % estiment que leur paye n’est “pas du tout” en adéquation avec leur travail.

Peu de promotions à l’horizon

Mais le sondage met aussi en lumière des horaires de travail s’étendant au-delà du temps (ou jour) défini par contrat. C’est le cas pour 1 salarié, sur 5. Ainsi près de 20% des professionnels de la finance auraient à “travailler le week-end ou en soirée”, autant s’attendent à être joignables “souvent ou très souvent” en-dehors des heures normales par mail ou téléphone.

22% reconnaissent aussi devoir effectuer un travail non-rémunéré pour leur entreprise en dehors du cadre horaire fixé. Le tout dans un climat pesant d’incertitude sur la pérennité même de son emploi. Ainsi, 41% des interrogés reconnaissent avoir déjà eu peur de perdre leur job.

Et côté perspectives de carrière, le tableau ne semble pas plus rose. 82% des sondés estiment ainsi ne pas voir de promotions envisageables au sein même de leur entreprise…

Pour Sylvie Reuter, pas question toutefois de crier au catastrophisme. La représentante syndicale reconnaît en effet que le constat est partagé par la plupart des employeurs de la Place luxembourgeoise. D’où l’appel de l’OGBL a ce que la finance « change de paradigmes ».

Télétravail et formation

On l’a vu : agir en 1er lieu sur le levier salarial pourrait s’avérer bénéfique. Autant pour le moral des effectifs déjà en place que pour l’attractivité des postes proposés. Mais un des facteurs d’amélioration peut aussi tenir dans la satisfaction  d’une revendication forte : l’augmentation du télétravail.

Le home-office a fait ses preuves dans le secteur financier. Et les employés reconnaissent que cette pratique du travail en distanciel n’a pas augmenté leur charge de travail. Pour leur bien-être personnel (et l’efficacité professionnelle qui en découle), ils sont 80% à réclamer plus de télétravail.

Pour le syndicat, le secteur financier doit aussi bien plus investir dans la formation continue. Certes, elle existe déjà mais les employés ne l'estiment pas suffisante encore "pour évoluer dans leurs fonctions". Et la voix de l'OGBL d'insister : il ne suffit pas de mener des campagnes pour recruter si à l'intérieur des entreprises de la finance, des assurances, des SOPARFI, il n'y a pas un bon environnement de travail, les recrues finiront par partir. Le constat est posé, action maintenant !

 

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