Le Luxembourg est la première destination choisie par les frontaliers de la région Grand-Est.

Selon une étude de l’Insee, publiée le mardi 18 juin 2019, le nombre de français travaillant au Grand-Duché est passé de 36.100 à 75 200 actifs entre 1999 et 2015. Au premier trimestre 2019, le Statec indique 103.775 travailleurs frontaliers qui viennent de France, soit presque le triple en 20 ans !

Selon l’Insee, en 2015, on comptait environ 167 000 personnes qui résidaient dans le Grand Est et allaient travailler dans un pays voisin. Cette situation qui continue et s’amplifie, s’explique par la situation géographique de la région avec les 800 km de frontières au nord avec le Luxembourg et à l’est avec l’Allemagne.

De plus la zone où se concentrent le plus de frontaliers pour le Luxembourg est la frontière immédiate comme les villes de Thionville et de Longwy qui comptent 39 à 51% de frontaliers.

Depuis 1999, le périmètre d’attractivité du Luxembourg a augmenté comparé à celui de la Suisse (37 600 frontaliers) et de l’Allemagne (45 700 frontaliers). En 2015, Le nombre de travailleurs frontaliers résidant dans la région Grand-Est a doublé et a atteint 75 200 travailleurs actifs soit une hausse annuelle de 4,7%. En 2019, on en dénombre plus de 103.000 au premier trimestre. Cette barre de 100.000 a été atteinte fin 2018.

L’attractivité des pays voisins

Les pays frontaliers proposent de nombreuses opportunités d’emplois stables pour les travailleurs français. Ainsi 9 frontaliers sur 10 occupent un CDI.
L’industrie est un secteur qui emploie 14% des frontaliers au Luxembourg contre 37% pour la Suisse. Dans le cas du Luxembourg c’est le secteur tertiaire des services qui emploient de nombreux frontaliers dans les activités financières (13%), juridiques et comptables par rapport à l’Allemagne (2%)

Augmentation du nombre d’employés qualifiés au Luxembourg

Alors que le nombre de frontaliers en Allemagne et la Belgique diminue dans le secteur de l’industrie entre 2010 et 2015, le Luxembourg voit son nombre de frontaliers augmenté dans tous les secteurs d’activités.
À la suite des baisses d’emplois en 2010 dans le secteur de l’industrie (concernant les ouvriers non qualifiés ; environ -3,7% en Allemagne) le nombre d’ouvriers qualifiés comme les cadres progresse en Suisse et au Luxembourg. Ainsi les employés qualifiés représentent 18,3% des frontaliers et sont principalement des diplômés d’études supérieures et des cadres.

Age des travailleurs et mobilité

Enfin d’après l’Insee, en 2015 toujours, la proportion de seniors (+ de 55ans) serait plus importante parmi les frontaliers vers la Suisse et l’Allemagne et bien plus faible parmi les frontaliers vers le Luxembourg. De plus, près de 39% des actifs travaillant au Grand-Duché sont des femmes alors que celles-ci représentent une plus faible part en Suisse et en Allemagne (35%).

Pour les Français, les Allemands et les Belges (qui représentent chacun un quart des frontaliers) la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé. Les transports en communs sont fréquemment utilisés depuis 2010 par les frontaliers allant au Luxembourg (18% d’entre eux) dû à l’importance de saturations des axes routiers.

D’ailleurs, à lire notre sondage récemment paru, la circulation est loin de s’améliorer… La moitié des frontaliers met plus d’une heure pour aller travailler.

Les villes les plus touchées par le phénomène des frontaliers

Sources : Insee et Statec