Lucas (29 ans) est épanoui. Depuis qu’il a quitté la banque il y a 18 mois et intégré un groupe industriel luxembourgeois, ce sales manager trouve plus de sens à son travail.

Originaire de la région d’Audun-le-Tiche, il officiait dans une vie antérieure comme gestionnaire de patrimoine au sein d’une banque, en France.

Sa principale tâche : gérer un portefeuille clients ; des particuliers qu’il connaissait personnellement et conseillait, et à qui il proposait des placements et des produits financiers censés les aider à mieux gérer leurs finances et assurer leur avenir.

Malaise professionnel

Fraîchement sorti à l’époque d’une école de commerce, avec une option banque et assurance, il déchante cependant rapidement : “Au bout de quelques temps, on nous a poussé à faire toujours plus de chiffre, au détriment de l’activité d’écoute et de conseil. Et à proposer aux clients, bien souvent contre leur volonté, des produits financiers et d’assurance qui étaient tout sauf tangibles, leur rendement n’étant pas toujours garanti”, se souvient-il. “En même temps, on nous demandait de créer un besoin chez ces clients, alors qu’on savait pertinemment qu’ils n’étaient ni intéressés par ces produits, et qu’ils n’avaient pas toujours les ressources financières pour en souscrire”.

Avec le temps, il commence à douter de son métier ; la pression constante de ses chefs et ces pratiques ne correspondaient plus à la vision qu’il avait d’une banque au service de ses clients : “Cela me mettait de plus en plus mal à l’aise de proposer avec insistance, des placements qui n’étaient pas sûrs, pour des durées de 10 ans voire plus, à des clients qui n’y comprenaient pas toujours grand-chose”.

Il décide donc de quitter l’établissement bancaire. En janvier 2016, il intègre une société de la région de Foetz, spécialisée dans la production de matières premières pour l’industrie textile, et qui compte plusieurs filiales dans le monde. Il est en charge du marché européen, et vend les produits du groupe aux entreprises qui les commercialisent sous leur propre marque.

Son travail au quotidien ? Démarcher de nouveaux clients, principalement, et s’occuper de la clientèle existante.

Bien en face… Et sans pincettes

Là, il traite en direct avec des grandes compagnies internationales ; une relation B2B qu’il préfère de loin à celle dans la finance : “Avec les clients bancaires, je ne parlais que de leur argent, c’était plus délicat et plus personnel. Certains avaient des difficultés financières ; c’était moralement et éthiquement plus compliqué pour moi”, insiste-t-il.

Les clients avec qui je traite maintenant, n’ont pas ces soucis pécuniaires ; ils ont plus de recul, une vision d’affaires et des projets pour leur société : ils savent ce qu’ils veulent, ce que leurs clients attendent et n’attendent pas… C’est plus simple, plus direct et surtout moins malsain”.

Une position qui le met d’autant plus à l’aise qu’il connaît les produits et leur performance, ainsi que la renommée du groupe pour lequel il travaille. Il se sent là plus crédible et plus utile.

Passer de la banque à l’industrie, n’aura donc pas été difficile. Même s’il a dû rapidement se familiariser avec les nouveaux produits ; et intégrer une culture professionnelle, moins collet monté et “où si on a envie de te dire tes quatre vérités, on te le dit directement, en face, sans prendre de pincettes…”, note-t-il.

Et s’il recherchait une expérience internationale, il l’a trouvée : “Avant, je travaillais dans une agence de ville moyenne, avec une clientèle de proximité, principalement franco-française. Maintenant, je traite avec des clients du monde entier, en français, en anglais ou en italien. Nos équipes sont internationales, c’est un contexte vraiment plus enrichissant”, se réjouit-il.

“Je m’éclate”

Si c’était à refaire, il le referait sans en douter un seul instant : “Professionnellement, je m’éclate plus dans l’industrie ; j’ai désormais un métier qui me plaît, dans lequel je m’épanouis et me développe. D’autant que travailler au Luxembourg offre aussi des avantages en termes de salaire et de qualité de vie”, ajoute-t-il.

Déjà, il envisage la prochaine étape : gérer une équipe. Une fonction dans laquelle il se verrait bien d’ici deux ans : “ Je cherche pour le moment à me former plus, et à acquérir plus d’expérience”, précise-t-il.

Toutefois, il ne compte pas s’arrêter là : le groupe compte plusieurs filiales et représentations commerciales à l’étranger ; aussi il pourrait bien quitter l’Europe, un jour, pour aller se poser en Amérique du Sud, au Brésil ou en Argentine, par exemple.