Marine est esthéticienne au Luxembourg depuis quelques mois. À bientôt 24 ans, la jeune femme a décroché un poste en CDI à 40 heures par semaine dans le sud du pays.

Après un BAC esthétique et cosmétique et une formation d’un an à Nice, cette jeune célibataire a travaillé dans plusieurs instituts de beauté, notamment à Nancy. C’est grâce à son poste en France, qu’elle a eu l’opportunité de travailler au Luxembourg :

Je suis de Nancy à la base et je travaillais là-bas, explique-t-elle à lesfrontaliers.lu. Ma responsable m’a proposé ce poste au Luxembourg, car elle ouvrait un nouvel institut au Grand-Duché. J’ai tout de suite accepté et j’ai déménagé dans le secteur de Thionville, parce que passer une heure et demi sur la route entre Nancy et Luxembourg, ce n’était pas possible“.

Même après son déménagement, la jeune femme a vite compris ce que signifiait la galère des bouchons quotidiens. Après avoir testé l’A31 pendant quelques semaines, Marine a changé son itinéraire : “ça n’allait pas, c’était tout le temps bouché et même en partant plus tôt, j’étais en retard“. Pour rejoindre le sud du pays, elle opte finalement pour l’autoroute A30 et les nationales : “c’est plus long, mais au moins, je sais à quelle heure j’arrive !“.

“Ce n’est quand même pas comparable à ce que j’aurais gagné en France”

Aujourd’hui, Marine gagne le salaire minimum au Luxembourg et cela lui convient parfaitement :Je touche environ 1.940 € nets par mois, précise-t-elle, ce n’est quand même pas comparable à ce que j’aurais gagné en France, puisque le Smic (ndlr : salaire minimum en France) est à 1.137€ nets !

Je n’ai aucun avantage, pas de ticket restaurant, mais ma responsable aime bien récompenser son personnel si on atteint nos objectifs. Du coup, on a des pourcentages sur les ventes. C’est agréable, ça booste et ça me convient bien“.

Les pourboires n’étaient pas autorisés en France, alors qu’au Luxembourg si !

Il y a quand même quelques différences dans le métier entre la France et le Luxembourg, relève Marine, des bonnes et des moins bonnes !

Le coté positif, c’est que les clientes luxembourgeoises sont vraiment généreuses. Elles laissent facilement des pourboires, alors qu’en France, nous ne pouvions pas en avoir. Cela fait quand même une belle différence, dit-elle avec un large sourire. En plus, elles nous proposent de sortir avec elles parfois les soirs, pour nous faire découvrir le Luxembourg, c’est sympa“.

À l’inverse, il y a aussi des points négatifs, notamment concernant la ponctualité :Ici, beaucoup de clientes ne nous préviennent pas quand elles sont en retard pour un rendez-vous ou lorsqu’elles ne peuvent pas venir… Nous avons des horaires précis à respecter, ça décale tout et nous met en retard pour toute la journée. C’est vraiment gênant. En France, c’était beaucoup plus rare, les clientes nous prévenaient quasiment à chaque fois.

Un métier passion…

Malgré ces petits désagréments, Marine est heureuse de son nouveau travail au Grand-Duché et adore son métier : “Je fais de tout ici, de l’épilation, aux soins visage, corps, à l’onglerie, en passant par le maquillage, j’adore cela, c’est diversifié ! Déjà petite, j’adorais prendre soin de mes petites sœurs et les maquiller”.

Pourtant, sa ville natale lui manque : “Je ne sais pas si je ferai toute ma carrière ici. Je me sens un peu déracinée, parce-que toute ma famille et mes amis sont toujours sur Nancy“, termine-t-elle.

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