Maya, 32 ans, est secrétaire dans une institution européenne au Luxembourg depuis 5 ans. Elle est frontalière française et originaire de Londres.

Son époux, John, en déplacement à Londres depuis début décembre, devait la rejoindre pour les fêtes de Noël mais il ne viendra pas : « Le Luxembourg a décidé de suspendre ses vols depuis le Royaume-Uni à cause d’une mutation du Covid-19 » indique la jeune femme, au bord des larmes : « Nous ne fêterons pas Noël en famille ».

Cette décision, elle la comprend mais avoue sans ambages : : « que cette année a été galère et que le fait de se réunir pour partager un moment joyeux aurait fait du bien ».

Comment résume-t-elle l’année 2020 ? Maya est peu optimiste.

Au travail : « C’est le « yo-yo des émotions »

Sur le plan travail, depuis le premier confinement, elle a vu sa situation mutée. D’abord en télétravail pendant près de 6 mois, son entreprise lui a proposé un chômage partiel à la mi-septembre pour enfin lui expliquer que l’année 2021 « était incertain ». « Au niveau des émotions, c’est le yo-yo. Quand tu n’as plus pleinement la sécurité de l’emploi, il faut reconnaître que tu ne te sens pas bien ».

Elle rapporte avoir perdu du pouvoir d’achat avec cette crise sanitaire. Elle consomme moins et « fait attention à toutes les dépenses ».

En famille : « Des échanges moins riches »

Côté vie familiale, le bilan de Maya est sans appel : « vide de liens véritables ».

Ses parents et ses deux soeurs vivant à Londres, elle n’a pu se déplacer qu’une seule fois en juillet pour les rencontrer : « masque obligatoire, tu oublies donc les retrouvailles chaleureuses. J’avais le sentiment de vivre avec des étrangers. Les discussions ont tourné autour du virus. Les échanges ont été moins riches parce que la crise sanitaire a pris le pas sur toutes les autres discussions ».

Côté Education : « Je ne suis pas l’enseignante de mes enfants »

Maman de deux filles de 6 et 9 ans, elle trouve que là aussi la situation a été difficile à gérer. L’école à la maison, dans un premier temps, a été source de conflits avec ses deux enfants « J’ai fait comme tout le monde mais je ne suis pas l’enseignante de mes enfants. Ma patience a eu des limites et celle de mes filles aussi ».

La reprise des cours à la rentrée de septembre a été chaotique due aux fermetures de classes successives pour cas de covid : « Tu cours entre ton travail, la nourrice, les copines qui gardent les enfants à tour de rôle, les rentrées de classe qui sont décalées, résume la jeune femme, ce n’est pas une situation sereine ».

En amour : « Tout finit mal pour moi »

Si Maya comptait s’appuyer sur l’épaule de son mari, John 45 ans, régisseur dans un théâtre municipal près de Londres, ça ne sera pas encore cette année : « Suite à la recrudescence des cas au Royaume-Uni, les frontières se sont refermées très vite. Du coup, je ne passerai pas Noël avec mon époux, note-t-elle avec déception, c‘est une situation encore dure à vivre ».

Bilan : « Je voudrais faire un arrêt sur image  »

Psychologiquement, Maya est épuisée : « Une fatigue morale devant tant d’épreuves à surmonter. Je suis une combative mais parfois tu voudrais faire arrêt sur image pour récupérer un peu ».

Quelles sont les résolutions qu’elle prendra pour 2021 ? Sa réponse est sans équivoque : « On sera sûrement (re)confiné en janvier au vu des chiffres dramatiques que l’on découvre, chaque jour, en Europe. Je dirai que pour ce début d’année sans mon mari, je vais faire de mon mieux pour que tout aille pour le mieux ». Nothing else !

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