« Si c’était à refaire, je referai exactement le même parcours » remarque Nicole, 61 ans. Cette jeune retraitée aura fait toute sa carrière au Luxembourg dans le domaine de la restauration. Elle a commencé comme serveuse en 1978 dans une pizzeria familiale pour achever son parcours professionnel comme responsable de cuisine chez un célèbre traiteur.

Oui, les luxembourgeois sont des gens chaleureux

Nicole a eu la chance de vivre au Luxembourg pendant près de 15 ans puis de s’installer en France lorsqu’elle a rencontré son époux, routier français. Elle a passé son permis de conduire au Luxembourg dans les années 80 et a connu le Luxembourg de « l’insouciance où rien n’était interdit. Je me suis follement amusée ».

En quelque 40 ans de présence au Grand-Duché, elle a tissé des liens forts  : «  Oui, les luxembourgeois sont des gens chaleureux contrairement aux idées reçues. Ils ont le cœur sur la main et surtout ce sont des ami(es) fidèles. Je n’ai jamais appris le luxembourgeois et personne ne m’a jamais fait de reproches. Quand je retourne au Luxembourg pour boire un café ou me faire un restaurant avec mes amies, j’ai l’impression de ne les avoir jamais quittées » fait-elle l’éloge des habitants.

« On faisait des heures et on ne bronchait pas »

Nicole a travaillé dans la restauration, un secteur difficile notamment au niveau des horaires « qui sont très souvent à rallonge » et des jours travaillés « parfois c’était 7 jours sur 7 en fonction de l’activité. On faisait des heures et on ne bronchait pas. Le rythme était soutenu mais on gagnait bien sa vie par conséquent on bossait. » se rappelle-t-elle.

Désormais loin de la vie professionnelle, elle avoue sans ambages son inquiétude concernant la désaffection des jeunes pour ces métiers « enrichissants et qui ont malheureusement souvent mauvaise réputation ».

2000 euros au Luxembourg contre 1000 euros en France

Désormais, Nicole sait pourquoi elle s’est accrochée à cette vie trépidante : « Mes amies jalousent le montant de ma retraite qui avoisine les 2000 euros alors qu’en France, pour le même temps de travail et pour le même métier, elles gagnent 1000 euros de moins » tient-elle à commenter.

Avec sa pension, elle peut voyager, gâter ses petits-enfants, aider ses enfants…« J’ai travaillé dur mais je savoure pleinement ma retraite que j’ai gagné à la force de mon courage ». D’ailleurs, sur les 3 enfants de Nicole, deux sont salariés au Luxembourg : « Quand mes enfants me voient profiter de ma retraite sans contraintes financières, ils sont heureux d’avoir fait ce choix. Ils savent ce qui les attend une fois qu’ils auront achevé leur carrière ».

Un point fort : les aides consacrées à la famille

Le salaire, les aides financières pour la famille, le financement des études pour les enfants…Nicole reconnaît que le Luxembourg est fort dans le domaine social : « Les salariés bossent mais ils ont du soutien de la part du gouvernement pour les études et l’éducation de leurs enfants. C’est une chance incroyable. En France, les aides sociales, c’est avant tout pour les gens qui ne bossent pas ; au Luxembourg, c’est bien l’inverse » ajoute-t-elle avec une pointe de sarcasme.

« Je n’ai pas connu la galère des transports »

Enfin, la galère des transports sur la route et dans les trains. Elle n’a rien connu de tout ça. Avec ses heures décalées : « Je n’ai jamais rencontré de soucis. Les employeurs devraient peut-être réfléchir à ceci. Tout le monde part en même temps le matin et rentre à la même heure. Ce n’est pas la bonne solution, visiblement. Le Luxembourg doit encore évoluer sur cette problématique ».

Le Luxembourg lui a tout apporté aussi bien sur le plan professionnel que privé. Une expérience qu’elle ne regrette pas. Sans aucun doute, Nicole profite d’une retraite bien méritée et voit le Luxembourg comme son «  eldorado ».

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