Ils se sont massés dans les rues de l’Hexagone mardi, pour la troisième fois depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le 22 mars, ils avaient été près de 300.000 à défiler.

Les fonctionnaires, à l’appel de neuf syndicats réunis cette fois, ont donné de la voix dans plus de 130 endroits du pays. Objet de leur revendication : le futur projet de loi, prévu pour septembre 2019, amené à réformer la situation des agents d’état des trois fonctions publiques (d’état, territoriale et hospitalière).

Parmi les mesures annoncées, 120.000 suppressions de poste d’ici 2022, la réinstauration du jour de carence, l’extension du recours aux contractuels, l’élargissement des rémunérations au mérite…

159 fonctionnaires pour 1.000 habitants en Norvège

Souvent pointés du doigt, les fonctionnaires français étaient 5,4 millions (le plus gros contingent, comme pour ses voisins, occupant un poste dans l’enseignement) en 2015, selon un rapport daté de novembre dernier du ministère de l’Action et des comptes publics, soit un actif sur cinq. Selon ce même rapport, un employé de la fonction publique en France perçoit, en moyenne, 2.219 euros nets par mois.

Bien que présentant un taux d’administration (effectifs des administrations publiques rapportés à la population totale) élevé, la France n’est pourtant la cheffe de file en la matière.

Selon les données de France Stratégie et de l’OCDE, le pays compte 89 fonctionnaires pour 1.000 habitants[1]. Ils sont 100 au Canada ou encore 159 en Norvège.

Rapportés à la population en âge de travailler (15-64 ans), les salariés des administrations publiques (APU) représentent 14 points de l’emploi total en France (64 % en 2015).

Aussi, en se cantonnant aux seules fonctions régaliennes et action de redistribution, lesquelles permettent d’obtenir le taux d’administration générale (voir les définitions plus bas[2]), la France emploie 36 personnes pour 1.000 citoyens, le Luxembourg 40, la Belgique 38 et l’Allemagne un peu plus de 30.

Infographie: Les pays comptant le plus de fonctionnaires | Statista


[1] Le secteur des administration publiques comprend toutes les unités institutionnelles qui sont des producteurs non marchants dont la production est destinée à la consommation individuelle et collective et dont les ressources proviennent de contributions obligatoires versées par des unités appartenant aux autres secteurs, ainsi que les unités institutionnelles dont l’activité principale consiste à effectuer des opérations de redistribution du revenu et de la richesse nationale.  

[2] Activité de caractère gouvernemental menée par l’administration publique (promulgation et interprétation de lois et de leurs dispositions réglementaires ainsi que sur l’administration de programmes correspondants, les activités législatives, fiscales, la défense nationale, l’ordre public et la sécurité, les services d’immigration, les affaires étrangères et l’administration de programmes gouvernementaux. Cette section comprend en outre les activités de sécurité sociale obligatoire. Le statut juridique ou institutionnel n’est pas plus, en lui-même, le facteur déterminant du classement d’une activité dans cette section que la nature de l’activité mentionnée au paragraphe précédent.