Début mars, l’annonce était tombée comme un éclair dans le ciel industriel : DuPont Teijin Films envisageait de dégraisser ses effectifs de 160 salariés dans les semaines à venir. Soit près de la moitié des personnels ! Un couperet rendu nécessaire au vu de l’inactivité frappant des lignes de production de tissus spéciaux; des lignes privées de matières premières et ou que la hausse des prix de l’énergie ne rendaient plus rentables à exploiter dans l’usine de Contern.

Un choc dans l’entreprise dont une partie avait été rachetée un an plus tôt par Celanese Corporation avec promesse de ne pas licencier. Un choc d’autant plus fort que les employés et les syndicats étaient mis devant le fait accompli, sans discussion possible. On était donc bien loin du dialogue social “à la Luxembourgeoise”

En ce 20 avril, OGBL et LCGB viennent de confirmer la signature d’un Plan de maintien dans l’emploi. Un accord a été trouvé pour les six prochains mois et les 160 salariés menacés. Les syndicats ont pesé, la mobilisation lors du piquet de la mi-mars aussi mais surtout la direction a changé d’attitude ces dernières semaines. A l’image du climat décrit, mercredi, à l’issue de la Tripartite Industrie. « On a pu avoir des échanges constructifs », confie d’ailleurs avec soulagement Marc Kirchen, assistant syndical LCGB (majoritaire sur le site).

Pas de licenciement à John Zink

L’accord trouvé d’avoir recours à l’ensemble des mesures de formation, outplacement, départs en retraite ou préretraite possibles dans pareille situation. « Mais afin de conserver aussi un maximum de qualifications encore quelques mois, nous allons aussi pousser au prêt de main-d’œuvre temporaire », indique le syndicaliste.

Des prêts qui débuteront à Contern même et dans l’usine, mais dans les unités sous tutelle de DuPont de Nemours encore. « Le comité de suivi transmettra ensuite les autres profils de salariés aux sociétés luxembourgeoises et aux organismes en charge de l’emploi pour leur trouver des missions. »

Cette “sortie de crise” ne saurait masquer aux yeux du LCGB et de l’OGBL « une situation grave et peu réjouissante ». Et les deux formations syndicales reconnaissent que l’accord trouvé doit beaucoup au « fort soutien » des ministères de l’Économie et du Travail.

A retenir également : la direction de John Zink, à Dudelange, vient de signifier que son site n’allait pas connaître de licenciements. Il était question voilà quelques semaines de se séparer d’une trentaine de postes.

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