“La formation en alternance, possible remède au chômage des jeunes européens”. Le titre émane d’un papier posté sur la plateforme médiatique européenne Euractiv. Le texte s’intéresse au système éducatif allemand et aux perspectives des nouveaux arrivants sur le marché du travail. 

Ainsi, alors qu’en novembre 2017, 18,2% des jeunes Européens pointaient au chômage, il n’étaient que 6,6% en Allemagne selon le bureau des statistiques du pays. Recommandé par la Commission Européenne, ce type de cursus bénéficie d’un fort soutien outre-Rhin notamment de la part des entreprises qui y vont volontiers de leur contribution financière.

Au Luxembourg, une étude menée par le Statec et publiée en août 2016 faisait état d’un bilan moins reluisant : 17,3% des jeunes n’exerçaient pas d’emploi. Un chiffre conséquent mais inférieur à la moyenne européenne qui s’établissait alors à 20,4%, sur cette même période. À noter que le pourcentage englobait uniquement les jeunes “actifs”. En tenant compte des inactifs et des étudiants, ce chiffre tombe à 6,1%. 

En début de semaine, l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) a dévoilé le nombre de demandeurs d’emplois résidents inscrits dans ses fichiers. Observation : la proportion de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur se retrouvant sans emploi a grimpé de 3% en un an. Si le Grand-Duché ne fait pas figure de bon dernier/cancre dans le domaine, trop restent encore sur le carreau. 

Quid des filières en alternance transfrontalières ?

Pour l’année 2015-2016, l’ADEM dénombrait 1.292 jeunes et 618 adultes en contrat d’apprentissage . Parmi eux, 48 jeunes et 9 adultes occupaient un poste en alternance transfrontalier (TRF).

En 2017-2018, ils étaient 64 en cursus TRF (76 en 2016) dont 56 contrats jeune. Si ce type de contrat est ouvert à tous, à condition que n’intervienne pas la contrainte de la langue, le plus gros contingent arrive d’Allemagne, en raison notamment, d’un système éducatif en grande partie similaire à celui du Luxembourg. 

Comment accéder à un parcours TRF ?

Les jeunes apprentis (âgés de 16 à 24 ans) postulent à l’ADEM en joignant bulletins scolaires, cartes d’identité et de sécurite sociale tout en en précisant la formation choisie. Le plus souvent, les offres enregistrées à l’ADEM portent sur des places d’agents commerciaux ou administratifs auprès de sociétés de transport ou industrielles.

Le candidat s’adresse au service de la formation professionnelle du Ministère de l’Education nationale qui lui fournit ou non l’autorisation de poursuivre la formation en milieu scolaire à l’étranger. “Il existe un règlement grand-ducal définissant les professions d’apprentissage, explique Stéphan Hawlitzky, le chef du service d’orientation professionnelle. La condition d’accès appliquée par les employeurs formateurs allemands au niveau de l’apprentissage transfrontalier est souvent le BAC.” Les autres exigences, aléatoires, varient selon les professions ou les employeurs.

La majorité des postulants à un contrat d’apprentissage adulte a entre 20 et 40 ans. Leur démarche s’inscrit généralement dans un processus de réorientation. Ceux-là doivent, en tous les cas, être majeurs, avoir quitté l’école depuis au moins douze mois, et justifier d’une activité salariée sur le territoire d’au moins douze mois.

Un projet-pilote franco-luxembourgeois 

Le nombre de professions entrant dans le champ des contrats TRF oscille au gré de la conjoncture et notamment de l’évolution technologique.Quand sept ou huit parcours supplémentaires émergent, on procède parfois à des fusions, note M. Hawlitzky. Par exemple, avant il y avait un programme distinct pour les mécaniciens automobile et les électroniciens automobile. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un seul diplôme de mécatronicien.

Petite nouveauté depuis la dernière rentrée académique : l’ouverture d’un parcours en alternance dédié aux citoyens de niveau BTS (BAC + 2), un projet-pilote né d’un accord franco-luxembourgeois.

Les formations professionnelles s’étalent en moyenne sur trois ans et sont assurément la meilleure manière de mettre un pied à l’étrier. “Selon les études réalisées par les chambres professionnelles, en charge du suivi des apprentis, environ 70% des formations déboucheraient sur un contrat,” conclut M. Hawlitzky.