Sarah, 26 ans est frontalière française. Elle exerce la profession de barmaid.

Elle a débuté sa carrière à 18 ans en réalisant des extras, dans les discothèques en France, comme serveuse : « J’étais partie de chez mes parents. J’avais besoin de payer mon loyer ». Au fil du temps, elle a découvert le métier de barmaid : « Je me suis dit que c’ était ce métier que je voulais faire » évoque-t-elle.

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Elle a suivi une formation à l’European Bartender School – EBS dans la région parisienne couplée à un enseignement sur le terrain. Elle évolue dans l’univers du Bartending depuis près de huit ans : « Dans ce métier, il faut avoir une forte personnalité surtout quand tu es une femme parce que tu vis la nuit. Comme le dit l’expression ; la nuit tous les chats sont gris. Il faut donc être prudente ».

Elle est arrivée au Luxembourg, il y a un peu plus de 3 ans, après un passage dans les plus grands palaces de Monaco.

Des habitués qui deviennent des amis

Qu’est-ce qui lui plaît le plus dans cette profession ? Outre la connaissance technique, la dimension sociale est une notion à mettre au premier plan, selon elle : « Les clients viennent discuter avec toi autour d’un verre. Ils deviennent des habitués puis des amis ». Autre particularité, c’est un univers qui évolue au fil des nouvelles manières de consommer de la société : « C’est un défi permanent d’être dans la tendance ».

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Elle reconnaît posséder une bonne culture générale dans l’univers des boissons alcoolisées ou non …et plus particulièrement le vin : « Je suis intarissable sur le sujet ». Petite touche personnelle pour cette barmaid ; elle maîtrise l’art de la préparation du café. Une barista dans l’âme …

2 000 euros pour un débutant

Au Luxembourg, un barman ou une barmaid débute avec un salaire avoisinant les 2 000 euros net par mois. Avec l’expérience, les salaires peuvent atteindre 3 000 euros net. Ce qui fait la différence dans ce métier, ce sont les gratifications : « Dans mon précédent travail dans le Sud de la France, je me faisais 200 euros par jour de pourboire. Au Luxembourg, dans le restaurant où je travaille, les pourboires sont placés dans un pot commun redistribués à la fin du mois avec les serveurs et la femme de ménage. Nous sommes tous dans le même bateau ».

Les horaires de travail sont décalés, Sarah commence son service à 16h jusqu’une heure la semaine et 16h-3h, le week-end.

Avec la crise sanitaire, les bars et les restaurants sont fermés au Luxembourg. En chômage partiel, la jeune femme trouve le temps long et subit de plein fouet la crise économique : « Ma cagnotte de 400 euros me permettait d’arrondir mes fins de mois. Je galère mais je reste positive » comme son tempérament !

Elle a eu la chance d’être embauchée par un « patron sympa » au Luxembourg pointant le fait qu’elle ne comprend toujours pas pourquoi les terrasses ne rouvrent pas : « boire un verre en plein air, en respectant les gestes barrières, ça ne devrait pas poser de souci ».

Seule femme dans l’association luxembourgeoise des barmen

Cette jeune femme dynamique fait partie de l’Association Luxembourgeoise des Barmen – ALB- composée de 15 membres. Petite particularité : c’est la seule femme.

Elle a remporté, il y a deux ans, le Luxembourg Night Award en décrochant le 1er prix du jury dans la catégorie « Best Barmaid ». Rares sont les femmes qui se sont faites un nom en maniant shaker et autres cuillères à mélange derrière le zinc. Cette victoire, c’est « une petite revanche sur la vie » !

Contact
Association Luxembourgeoise des Barmen – ALB
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