Voilà ce qui s’appelle doucher les derniers espoirs. En simplement quelques phrases, Thomas Lambert aura su décourager malgré lui bon nombre de frontaliers belges pouvant encore espérer voir le seuil du nombre maximum de jours de télétravail encore rallongé.

Il n’en sera rien. Dans une interview accordée lundi 20 mars à la DH et réalisée par la journaliste du Quotidien Sophie Wiessler, l’ambassadeur belge au Grand-Duché est revenu dans un entretien sur la politique actuellement en vigueur en matière de télétravail pour les frontaliers du Plat-Pays.

Ce que dit la législation belge actuellement

Il fut validé in extremis mais il fut bien voté dans les temps. Le texte de loi augmentant à 34 le nombre de jours autorisés de télétravail pour les salariés belges travaillant au Luxembourg était voté le jeudi 22 décembre dernier à la Chambre des représentants.

Votée en 2022, cette loi permet ainsi une rétroactivité au 1er juillet dernier (date de la fin du télétravail illimité) et autorise surtout les frontaliers belges du Luxembourg – ne dépassant pas ce seuil de 34 jours – de continuer à être imposables au Grand-Duché, évitant ainsi la double imposition avec leur pays de résidence.

Pour autant, bon nombre de ces frontaliers belges, à l’image de leurs homologues Français et Allemands, considèrent ce seuil maximum comme insuffisant, espérant voir la donne encore changer dans un avenir proche.

En rester sur le vote de décembre

Interrogé sur le sujet, Thomas Lambert, l’ambassadeur de Belgique au Luxembourg est revenu sur l’éventualité d’accroître encore le nombre de jours « télétravaillables » pour les quelque 50 400 frontaliers belges (sur plus de 218 000 frontaliers au total).

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les perspectives ne semblent pas à l’optimisme sur le sujet à en croire le diplomate : « Nous venons de ratifier un accord, qui était même un cadeau sous le sapin de Noël (…) et qui doit désormais trouver son équilibre. Nous verrons dans quelques années. »

Et à celles et ceux qui voudraient encore lire entre les lignes en espérant trouver un double message, l’ambassadeur se veut on ne peut plus clair : « Actuellement, rehausser le nombre de jours de télétravail n’est pas à l’ordre du jour, je vous le dis formellement. » Limpide.

D’autres alternatives avant 2031 ?

Pour Thomas Lambert, la prochaine échéance est désormais l’année 2031, date prévue pour la clause de révision (de ce texte de loi). L’occasion de laisser la mesure actuelle des 34 jours de télétravail s’installer et faire ses preuves, avant de voir « dans quelles mesures le télétravail, qui a la cote en ce moment, va se stabiliser ou augmenter davantage », souligne l’ambassadeur.

En attendant, le diplomate recommande plutôt d’étudier d’autres initiatives, « comme la création d’espaces de coworking le long de la frontière », voire de réfléchir sérieusement à une « européanisation du télétravail ».

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