A 23 ans, Tristan* est frontalier français. Il habite à Metz chez ses parents. Depuis 2017, Il travaille dans la restauration au centre-ville du Luxembourg. Il gagne un salaire de 2 600 euros brut par mois et environ 60 euros de pourboires par semaine qui viennent arrondir ses fins de mois.

Pourquoi a-t-il choisi de travailler au Grand-Duché ? Au début, il avait choisi le pays uniquement pour les avantages salariaux : « Soyons clair, pour le même emploi en France, tu gagnes entre 1 800 à 2 000 euros brut par mois. Pour les pourboires, ce n’est pas dans la culture. Il faut reconnaître que ce sont les personnes qui ont voyagé qui laissent un peu de monnaie à un serveur pour le remercier. C’est presque un code de savoir-vivre » confirme-t-il.

Les frontaliers dans les transports en commun

Il a donc sorti sa calculette et a décidé de « gagner plus, pour vivre mieux ». Tristan fait partie de ces jeunes diplômés, dynamiques qui ont souhaité partir à la conquête du nouveau monde : le Luxembourg.

Quand on lui parle de galère dans les transports au quotidien : ce n’est pas un souci pour lui : « ça ne me dérange pas puisque je suis en horaires décalés. Je commence tard le soir et je finis tôt le matin ».

D’ailleurs, il a une idée bien tranchée sur la question des frontaliers et la mobilité : « S’ils sont mécontents sur les routes, franchement, ils n’ont qu’à prendre les transports en commun. Certains de mes collègues vivent à la frontière et prennent leur voiture tous les jours pour des petites distances alors qu’il existe des bus-navettes. On râle quand on n’a pas le choix mais quand on a la possibilité de faire autrement, on ne râle plus ».

Après tout, il n’y a pas que le salaire ….

Depuis cinq ans, Tristan ne se lasse pas de cette vie trépidante. Il la trouve même plus riche que le simple fait de bien gagner sa vie. « Métro-boulot-dodo », tout ça lui convient bien, pour le moment, avouant qu’il reste motivé : « J’aime le Luxembourg et je m’y sens bien ».

Il fait partie de ces frontaliers qui affectionnent le pays pour le « côté multiculturel », la diversité de l’environnement à la fois : « Terroir dans le nord du pays » et très « contemporain avec ses bâtiments parfois modernes ». 

Pour avoir travaillé en France, il reconnait aussi que les chefs d’entreprises au Luxembourg sont de véritables managers mettant en avant les compétences : « Si tu tombes sur un bon patron, c’est le jackpot » précisant que le Grand-Duché est un petit pays : « Vu sa position géographique, il y a de la concurrence. Je crois qu’il vaut mieux t’entourer des meilleurs si tu veux avancer ».

Il aime dire aussi que son patron est sympa, qu’il ne profite pas de lui et qu’il est reconnaissant financièrement de son travail : « Et ça fait du bien ».

Acheter un bien au Luxembourg, petit hic !

Bien implanté, Tristan, célibataire et sans enfant, aimerait désormais acheter un appartement mais son niveau de vie ne le lui permet pas encore.

Il habitait Thionville au début de carrière, un studio qu’il payait 700 euros par mois. Il a tenté de louer puis à regarder pour acheter, au Luxembourg et alentours mais il a vite fait le constat que ce n’était pas dans son budget : « Il faut compter près de 1 000 euros pour louer un studio et très souvent on te demande une caution de deux fois ton salaire ». Et pour acheter, les prix s’envolent. Impossible pour lui.

Par conséquent, pour faire des économies afin d’acquérir un bien immobilier au Grand-Duché, il est reparti vivre chez ses parents et a ouvert un compte bancaire au Luxembourg, histoire de prouver sa solvabilité au moment choisi. Il me faudra encore quelques années mais : « J’y arriverais ».

Et si tout lui réussit, il envisage même de créer son propre restaurant. Ambitieux et engagé, il a une devise : « Quand on aime, on ne compte pas ».

 

Tristan* est un nom d’emprunt

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