En marge des principales mesures du projet de réforme des retraites en France, comportant notamment le report de l’âge légal de départ et la durée de cotisation, une mesure en particulier, l’index sur les seniors, est loin d’être passée inaperçue.

Un index seniors pour quoi faire ?

Il vise à obliger les entreprises à rendre publics différentes données, en particulier sur le taux d’emploi des seniors (salariés âgés de 55 à 64 ans) au sein de leurs effectifs. Des informations qui seraient transmises en parallèle au ministère du Travail.

En ligne de mire, la volonté du gouvernement « d’objectiver la place des seniors en entreprise, assurer la transparence en matière de gestion des âges et valoriser les bonnes pratiques », comme l’indique clairement le projet de loi de financement de la Sécurité sociale rectificatif.

Si les entreprises ne jouaient pas le jeu en ne publiant pas cet index seniors, elles pourraient alors risquer une sanction financière, pouvant grimper jusqu’à 1 % de la masse salariale. Cette sanction, subtilement renommée  “contribution”, sera ensuite versée à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), gérant la retraite de base des salariés du privé.

Cette obligation devrait entrer en vigueur dès cette année 2023 pour les sociétés de plus de 1 000 salariés et au plus tard le 1er juillet 2024 dans celles de plus de 300 salariés.

Quid de l’emploi des seniors dans la Grande Région ?

L’instauration de cet index des seniors doit contribuer à renforcer leur taux d’emploi en France. Celui-ci, qui n’a eu de cesse d’augmenter dans l’Hexagone depuis deux décennies, est actuellement estimé à 56 %, d’après l’OCDE.

56 % des salariés âgés de 55 à 64 ans occupent donc un emploi en France. C’est moins que la moyenne de l’Union européenne, établie à 60,5 % sur la même tranche d’âge pour 2021, mais c’est mieux qu’en Belgiquele taux d’emploi des seniors actifs est estimé à 54,5 %.

Loin derrière, le Luxembourg est le “mauvais élève” de la Grande Région avec un taux d’emploi des seniors de seulement 46,6 % (toujours d’après les données les plus récentes de l’OCDE). En clair, moins d’un actif de 55 à 64 ans sur deux travaille au Grand-Duché.

En revanche, les voisins allemands s’en sortent bien mieux et figurent même parmi les meilleurs européens. Outre-Moselle, 71,8 % des travailleurs dits seniors exercent en effet une activité professionnelle.

D’importantes différences qui s’expliquent notamment par la santé du marché de l’emploi dans les quatre pays frontaliers mais pas seulement : le Luxembourg, mauvais sur l’emploi des seniors, affiche un taux de chômage de 4,9 % , contre 7,3 % de la population active en France (chiffres de l’Insee pour le troisième trimestre 2022).

L’explication est donc à rechercher ailleurs, et peut-être notamment du côté des politiques menées par les gouvernements successifs pour encourager l’emploi des aînés…

 

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