Salaire, environnement, conditions de travail, échanges avec ses collègues, le Luxembourg a donné à Yamina, « un second souffle » après de nombreux déboires en France.

Travailler au Luxembourg, « C’est un bonheur au quotidien » exprime la jeune comptable de 30 ans ajoutant « C’est ma deuxième maison ». Elle fait partie de ces frontaliers heureux et tient à le dire.

50 000 à 60 000 euros par an

Maman d’une enfant de deux ans, propriétaire d’une maison dans le secteur de Fameck, mariée à Sébastien qui lui aussi travaille au Luxembourg, Yamina a la vie dont elle rêvait.

Avec un salaire se situant entre 50 000 à 65 000 euros brut par an, elle reconnaît que ses meilleures amies, qui ont fait des études en même temps qu’elle, gagnent à peine 30 000 euros par an en France : « Le salaire ne fait pas tout mais quand tu as assez d’argent pour vivre, elle est soudainement plus confortable et te permet de faire beaucoup de choses. Tu ne connais plus la galère des fins de mois ».

Comptable, donc pas de souci pour l’avenir

Elle sait aussi que son métier est recherché au Grand-Duché : « Je ne m’inquiète pas pour mon avenir, vraiment pas ». En ce qui concerne son évolution au sein de son entreprise, Yamina explique que ses managers repèrent vite les talents et savent très bien les faire évoluer : « Si tu as des compétences, tu peux vite monter en hiérarchie…très vite ».

Avec un peu d’ambition, au Luxembourg, tout semble possible. Une vision positive que Yamina souhaite rappeler et partager.

2 heures dans le train mais « ce n’est pas un souci »

Le choix de travailler au Luxembourg, elle ne le regrette pas même si elle fait deux heures de transport par jour, qu’elle jongle avec la nounou sur des horaires qui sont souvent alignés au trafic très irrégulier : « Je ne me plains pas. Je suis toujours aussi heureuse de venir travailler tous les matins. J’ai aussi la chance d’avoir des patrons flexibles sur les horaires. Je n’ai pas de pression ».

La discrimination, un lointain souvenir !

Elle avoue sans ambages qu’une autre raison, cette fois, plus personnelle, lui a fait choisir le Luxembourg pour son travail. En ce mois d’avril, période de Ramadan pour des millions de musulmans, le discours de Yamina prend tout son sens. Elle est d’origine algérienne, musulmane mais non pratiquante

Elle a passé son BTS comptabilité en France. Lors de sa recherche de stage à la fin de sa deuxième année, elle regrette d’avoir vécu de nombreuses mésaventures professionnelles : « Je ne souhaite pas faire une généralité de mon cas mais j’ai eu beaucoup de mal à trouver une entreprise pour m’accueillir ».

Est-ce que son nom à consonance arabe lui aurait posé des soucis ?  Elle s’est souvent posée la question : « J’ai fait un test avec des amies de ma classe. J’ai envoyé des CV dans les mêmes sociétés qu’elles et à chaque fois, j’avais une réponse négative. Pourtant, nous partions toutes avec le même bagage. Je crois que cela s’appelle de la discrimination à l’embauche » se souvient-elle.

Rebondir malgré la différence…

Positive et engagée, Yamina a su rebondir : « Du coup, j’ai lancé ma carrière au Luxembourg et j’ai eu raison » relate-t-elle. Dans sa société cosmopolite, elle travaille avec de nombreuses nationalités : « Dans ce contexte, tu ne remarques plus la différence. Au contraire, cela devient une force. Tu dois parler plusieurs langues pour échanger sur des dossiers. Tu t’adaptes aussi aux us et coutumes de la personne que tu as en face afin de ne pas la blesser. C’est un enrichissement ».  

Comme le disait Shimon Peres, ancien président israélien et prix Nobel de la paix : « Aujourd’hui, l’égalité des droits, c’est le droit pour chacun d’être différent. Celui qui opte pour la discrimination a perdu ». Yamina, elle, a tout gagné !

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