Yvette, business administrator : « Je peux aller faire mes courses le soir. »
Publié
par
Romain S.
le 02/02/2018 à 05:02
Voilà bientôt deux ans qu’Yvette peut « aller faire [ses] courses le soir, avoir du temps pour [elle]. » Souffler après une journée de besogne, se consacrer à ses loisirs. Vivre tout simplement, sans avoir à patienter jusqu’au week-end. « Et encore le vendredi soir, j’étais épuisée. » Constat sans appel : « Ça change la vie. » Son remède au triptyque bouchons-boulot-dodo, un logement au Luxembourg jouxtant les grands axes. « J’en ai eu assez. »
« Pas de solution miracle »
Depuis lors, elle revient chez elle à la lumière du jour, « vers 17h30 », et sans encombre. Un emménagement qui coïncide grosso modo avec son changement de boîte. A l’époque, la Mosellane officie pour un cabinet d’audit du Big Four et loge encore chez ses parents.
90km de trajets à la loupe, quotidiennement, « toujours avec ma voiture. Je n’avais pas de gare à proximité et les plus proches ont des parkings bondés le matin, raconte la désormais ex-frontalière. En plus des retards et autres problèmes récurrents, je devais prendre un ou deux autres bus jusqu’à mon lieu de travail. »
Le calcul est vite fait, logistiquement parlant tout du moins. Comme « il n’y a pas de solution miracle », le revers de la médaille, c’est la route avec elle-aussi ses problèmes fréquents, inhérents même. « Presque 2h30 par jour, c’est épuisant, énervant, tout ce qu’on veut. »
« Quand on a connu ça, on ne peut plus revenir en arrière »
Quand elle est embauchée dans une structure financière près de la frontière allemande, la durée de déplacement s’allonge encore un peu. Et ce, même en empruntant « les petites routes de village. Ça roule mais lentement, et au final, on fait un détour. » Et c’est sans compter sur une météo capricieuse. « L’hiver avec les routes enneigées, c’est encore plus embêtant. »
Aujourd’hui, elle consacre moitié moins de temps à faire l’aller-retour qu’à faire le seul trajet du matin auparavant. Si bien que « quand on a connu ça, on ne plus revenir en arrière. »
Très pesante pour Yvette, cette contrepartie du travail transfrontalier lui a un temps fait minimiser les « 500 ou 600 euros de plus » sur sa fiche de paie mensuelle que pour un poste similaire en France. « Bien sûr, cela entre en compte mais tant que ça quand on est dedans. Et puis, certes ce n’est pas Paris, mais la vie au Luxembourg est aussi plus chère. »
« J’ai passé un seul entretien pour mon premier emploi »
Celle qui a fait ses gammes dans la capitale française ne crache pas non plus dans la soupe quand tombe le treizième mois et les bonus, « plutôt bons pour moi alors que ce n’est pas le cas partout.» Aussi, elle apprécie de récupérer ses heures supplémentaires grâce à un système de pointage, chose « qu’on ne retrouve pas en France avec le statut de cadre. »
Elle était d’ailleurs étonnée de constater que le « process » d’embauche est bien plus accommodant au Grand-Duché. « J’ai passé un seul entretien pour mon premier emploi. En France, c’est parfois quatre fois plus. »
De plus en plus recommandée, la maîtrise d’une langue étrangère n’a pas non plus posé problème d’autant que son employeur ne lui a pas enjoint à assimiler la langue locale. L’anglais « pour comprendre une réunion » suffit. « Mais je sais que cela peut être un gros frein dans beaucoup de banques car elle demande de parler le luxembourgeois. »
A mi-chemin d’acquérir ses droits de retraite au Luxembourg, Yvette manœuvre désormais plus sereinement. Est-ce à dire qu’elle n’ira jamais voir ailleurs ? Une perspective qu’elle conditionne en partie à sa vie de famille. « Pour l’instant, je n’ai pas d’enfants. Si c’est un jour le cas, je reconsidérerai peut-être ma situation. » Rien n’est permanent, sauf le changement.
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@ alex77777
ben fait comme les gens """normaux'""" quoi !!
nan mais lol
Statya
Oui enfin moi aussi je vais faire mes courses le soir en semaine.
Il ne faut pas exagerer le leclerc de Thionville ferme à 20h30 par exemple.
mikylux
Un "Leclerc" n'est pas la "Belle Étoile" ou équivalent!
xanazorfa
Tant mieux pour cette femme, elle a trouvé un logement au Lux mais la plupart ne peuvent se permettre même les Lulus quittent le pays devenu beaucoup trop cher, cela devient impossible, la circulation pour rentré dans le pays sera ENCORE plus dure dans le futur, le pays devraient taxés les entreprises (comme en France pour les transports) et offrir ces transports aux employé(e)s porche des frontières mais il ne faut surtout pas comptés du coté Belge, déjà qu'ils détestent les Belges qui partent travailler au Lux, beaucoup trop con pour développer cela ou alors en taxant fortement les places de parkings comme il le font pour le moment et feront ENCORE plus dans un futur proche (bientôt les élections) donc nous l'aurons dans le C.L comme toujours
Statya
ils devraient surtout taxer les entreprises qui donnent des voitures de fonction au lieu de proposer les remboursements des transports en commun