La réforme du congé parental au Luxembourg est entrée en vigueur le 1er décembre 2016. De nombreux aménagements avaient été apportés concernant les revenus, les heures de travail, la flexibilité mais aussi les conditions d’éligibilité.

L’objectif de la réforme était de permettre aux deux parents de bénéficier du congé parental et de passer plus de temps avec leurs enfants tout en restant en connexion avec le monde du travail. La mise en application d’une réforme prend du temps.

Qu’en est-il trois ans après ? Quelques grandes lignes se dressent déjà.

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Parité respectée entre les pères et les mères

Une étude du Liser, commandée par le ministère de la Famille et de l’intégration luxembourgeois, observe que la réforme est positive pour le recours au congé parental chez les pères et les mères résidents ou frontaliers.

Les effets les plus importants ont été observés en premier pour les pères frontaliers, suivis des pères résidents, des mères résidentes et des mères frontalières.

Ces résultats indiquent que les pères ont réagi plus positivement à la réforme que les mères : « C’est indéniable, a affirmé Kristell Leduc, chargée de recherche, à nos confrères du journal le Quotidien.lu, la réforme a eu un effet incitatif auprès des pères. Après la réforme du congé parental, il semblerait qu’il y ait une accélération du processus d’égalisation de la répartition de la garde d’enfants selon le genre ».

Autre bilan engageant, la réforme a permis le retour des mères sur le marché du travail.

Etudier les stratégies de couple

Mais il y a un revers à cette médaille. Du coup, les femmes prennent moins de congé parental. La réforme a eu aussi un effet négatif pour les pères résidents moins aisés et travaillant pour des petites entreprises ou encore pour les mères frontalières les plus aisées ou ayant au moins trois enfants et les mères résidentes fonctionnaires : « Pour les femmes fonctionnaires par exemple, on observe que c’est le père qui prend le premier congé parental et elle le second » commente Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’intégration. : « Il est trop tôt pour tirer des conclusions » observe Marie Valentova, la responsable de l’étude, complète : « Nous avons constaté une nécessité d’étudier les stratégies des couples dans le futur ».

Les entreprises manquent d’information

Les chercheurs du Liser sont partis à la rencontre des employeurs. Quelques axes de réflexion se dégagent des entretiens : les responsables souhaiteraient disposer d’une plus grande marge de manœuvre quant à l’organisation du congé parental.

Ils suggèrent aussi des aides pour les petites entreprises et proposent d’autoriser un congé parental aux personnes disposant de plusieurs contrats de travail. Pour Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l’intégration : « Il faut qu’on fasse plus d’efforts dans la communication auprès des employeurs pour leurs droits et leurs devoirs ».

Allongement du congé paternité

A la veille de la Journée internationale des femmes, Dimanche 8 mars 2020, on constate que le chemin semble encore long pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes. Parmi les mesures qui pourraient contribuer à faire avancer les droits et la situation de la femme : l’allongement du congé paternité. Celui-ci permettrait d’atténuer aussi les conséquences de la maternité sur la carrière des femmes.

Avec 28 semaines, la France se hisse à la troisième place du classement, loin devant l’Allemagne avec un peu moins de neuf semaines. Il est à noter que les États-Unis font figure de mauvais élève n’accordant aucun congé de paternité légal aux salariés.

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