La bonne volonté est indiscutable. En souhaitant rendre l’école obligatoire pour les jeunes « présents au Luxembourg » jusqu’à 18 ans, le ministère de l’Education souhaite lutter contre le décrochage scolaire.

Sauf que le projet de loi proposé par Claude Meisch ne cesse d’accumuler les reproches et avis contraires. Chambre des métiers, Chambre des salariés puis Conseil d’Etat : chacun y est allé de ses remarques négatives. Copie à revoir donc.

N’empêche, le problème est bien là. Trop de jeunes encore, au Grand-Duché, quittent encore l’enseignement secondaire ou leur apprentissage avant même d’obtenir un diplôme. Ils étaient plus de 1 700 dans cette situation lors de l’année scolaire 2020/21, note le ministre DP.

Difficiles à recaser

Avec un taux de décrochage de 8,20 %, le pays doit tout de même réagir. Il en va du devenir même des garçons et filles concernés. Car, une fois sortis de l’enseignement, rares sont ceux qui réussissent à entrer dans une carrière professionnelle.

Selon les statistiques nationales, 88 % des déscolarisés se retrouvent ainsi sans-emploi. Ils se retrouvent ainsi parmi les Neets, “Not in employment education or training”; les plus difficiles à recaser professionnellement.

S’il faudra encore donc quelques aménagement au projet de loi avant que les élèves du Luxembourg restent en cours jusqu’à leur majorité, le ministère ne joue pas au cancre inactif.

Déjà des “classes mosaïques”, par exemple, ont été mis en place pour accueillir les adolescents sujets à une « fatigue scolaire » ou pour qui le cadre d’enseignement fait figure de repoussoir.

Mais si l’âge de scolarisation est repoussé de deux ans au Grand-Duché, la mesure s’accompagnera d’autres changements. Avec la mise en place de “lieux d’apprentissage différents”. « Des lieux où ces jeunes peuvent tout de même continuer grandir et évoluer, eux qui ne se voyaient plus dans le système. »

A chacun son âge

Et qu’en est-il ailleurs? A l’échelle européenne, nul élève ne doit aller en classe au-delà de 18 ans. C’est là “l’âge plafond” admis aussi bien au Portugal qu’aux Pays-Bas. Par contre, sur l’âge minimal, là les variations sont notables. De 3 ans en Hongrie ou en France à 7 ans en Estonie.

En Allemagne, l’âge d’entrée et de sortie du milieu scolaire n’est pas fixé à l’échelle nationale. Chaque Land est autonome sur le sujet.