Avec 4.814 soutiens reçus en six semaines, la pétition portant sur l’extension de 6 à 9 mois du congé parental a accouché, ce 9 novembre, d’un débat à la Chambre des députés. Et demain, qui sait, sur une réforme du dispositif.

Une chose est certaine : au terme des échanges entre les porteuses de cette proposition et les parlementaires, « aucune porte n’est fermée » reconnaît la présidente de la Commission des pétitions, Nancy Arendt (CSV).

D’ailleurs, la ministre de la Famille en personne a acté le fait que la question allait être étudiée. Mais Corinne Cahen (DP) n’entend pas s’engager plus tant que ses services n’auront pas produit une étude complète sur les “+” et les “-” de la mesure de congé parental. Un droit déjà fortement modifié en six ans et dont le succès va grandissant.

 

Mais les explications de Michèle Senninger, la pétitionnaire principale, ont bien fait mouche auprès des parlementaires. « D’autant que les arguments qu’elle a avancés étaient autant bénéfiques pour les mères, les pères (déjà plus nombreux que les femmes à prendre ce congé) et les enfants. Rien de fou mais une argumentation efficace », souligne Nancy Arendt.

Avec l'extension du congé parental à 9 mois, les parents auraient la possibilité de s'occuper de leur enfant, nouveau-né ou adopté, jusqu'à la fin de son premier anniversaire. Cela alors qu’actuellement, l'enfant doit déjà être placé (à 9 mois) dans une structure d'accueil.

L’allongement d’un trimestre pourrait aussi s’avérer bénéfique en terme de conciliation vie privée/vie professionnelle. Ainsi par exemple, alors que l’Organisation mondiale de la santé préconise un allaitement direct jusqu’à 2 ans, la "brièveté" de la disponibilité actuelle de la maman peut nuire à cette opportunité. "Tirer" son lait au bureau ou à l'usine n'ayant rien d'évident...

Plus de temps = moins d'argent ?

« Et puis, souligne encore Nancy Arendt, certains enfants demandent plus d’attention que d’autres. Mieux vaut sans doute laisser un parent à leur côté un peu plus longtemps plutôt que de les jeter dans une socialisation forcée ailleurs que dans la famille. »

Si la question ne sera pas tranchée rapidement, nul doute qu’à l’approche des élections législatives, les partis vont s’emparer du dossier et faire des propositions. Trois mois, plus, moins? A voir selon les tendances.

En tout cas, en comparaison, avec 36 semaines de congé parental offertes, le Luxembourg reste dans la tranche basse en Europe. Un classement à relativiser tout de même car, au Grand-Duché, le congé parental n’implique pas de perte salariale. La Caisse pour l'avenir des enfants prenant le relai de l'employeur. Avantage qui n’est pas forcément le cas ailleurs, en Allemagne par exemple (alors qu’il est possible d'y demander jusqu’à 3 ans de congé parental !).

Il faudra donc bien voir les conditions sociales applicables à un possible élargissement du dispositif. « Certes, c’est un choix individuel des parents que de prendre ce congé ou non, mais suivre les premiers pas de son petit ne doit pas se faire au détriment de l’équilibre financier du foyer », ont insisté certains élus.

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