L’assurance vie se porte bien au Luxembourg. À en croire les résultats du 3ème trimestre 2017 publiés par le Statec. Dans un récent rapport mensuel, ce dernier note que l’encaissement des primes des compagnies d’assurances du pays s’est accru de 12,4% par rapport au T3 2016.

Cette bonne performance s’explique par la forte hausse des primes reçues sur les produits d’assurance vie en unités de compte (+31,2%),” précise l’institut luxembourgeois de la statistique et des études économiques.

Cette hausse est elle-même portée par les bons résultats des marchés boursiers et par la faiblesse des taux d’intérêt. Les primes d’assurance non vie ont quant à elles légèrement augmenté de 1,7% par rapport au 3ème trimestre 2016.

Les surprises des rendements

Côté vie, si les assureurs se réjouissent donc, qu’en est-il pour les particuliers qui souscrivent ces produits financiers ? La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) a mené son enquête en France sur le sujet.

Ses enseignements pourraient servir aux frontaliers et résidents qui contractent des assurances vie au Luxembourg. “Souvent présenté comme sûr et rentable, ce placement peut réserver bien des surprises notamment en termes de rendement,” explique l’association nationale spécialisée dans la défense des intérêts spécifiques des consommateurs et des usagers.

Tarifications et frais : la cuisine interne

Si en France la tarification bancaire est réalisée à partir des brochures tarifaires des banques qui sont publiques, il est impossible d’adopter la même méthode en matière d’assurance vie, tant les informations accessibles au public sont peu nombreuses, regrette la CLCV.

Le manque de transparence de ces établissements financiers démontre qu’ils ont tendance à pratiquer une cuisine interne et à ne pas la rendre publique. Ils tiennent à garder cette opacité,” note cette dernière.

Un conseil donc : renseignez-vous sur les tarifications et frais liés à la souscription de produits d’assurance vie, afin d’éviter une mauvaise surprise. Et surtout : comparez et n’hésitez pas à faire jouer la concurrence.

Privilégiez les contrats des assureurs et de mutuelles

Second constat : les assurances vie commercialisées par une banque ont globalement un rendement plus faible (22,62 % sur 8 ans), que les contrats proposés par un assureur ou une mutuelle (27,96 % sur la même période).

Par ailleurs, les contrats fermés à la commercialisation – ceux qui ne permettent plus de recruter de nouveaux clients – ont tendance à être moins bien rémunérateurs (25,62 % de rendement sur 8 ans), que les contrats toujours ouverts (27,13 % sur 8 ans), dont les taux plus élevés sont censés attirer de nouveaux clients.

Taux de redistribution : le grand écart

Dernier constat de la CLCV : le rendement des actifs n’est pas équitablement redistribué entre les souscripteurs des produits d’assurances vie. Concrètement, une assurance vie est incluse dans un portefeuille global, qui réunit le plus souvent d’autres contrats ; placé sur les marchés, le tout dégagera un rendement.

La CLCV a donc voulu savoir si le taux de rendement de cet actif global était bien redistribué aux consommateurs titulaires des assurances vie qui composent cet actif global.

En comparant les taux de redistributions appliqués par les assureurs, cette dernière a pu relever de très fortes différences d’un établissement à l’autre. “Le taux de redistribution varie de 56 % à 107 %. Que devient cette différence entre le taux servi et le taux d’actif global ? Mystère pour le consommateur !” s’indigne la CLCV.

Ainsi, comme certains professionnels n’appliquent pas le même taux de redistribution sur tous leurs contrats, leurs assurés s’en trouvent pénalisés.

Aussi, avant de souscrire un contrat, renseignez-vous bien ! Il ne faut pas oublier que le contrat d’assurance vie reste un produit de défiscalisation intéressant. En cette fin d’année, il est encore temps de souscrire un tel produit financier – à condition de le faire auprès d’un assureur domicilié au Luxembourg.

Vous pourrez ainsi déduire le montant des primes dans quelques mois, lors de votre prochaine déclaration d’impôts pour l’année 2017.