Heureusement, il existe de nombreuses solutions au Luxembourg, qu’il s’agisse de fonds propres, de crédits privés ou d’aides publiques.

Pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale, il faut se doter de moyens financiers suffisants. En effet, qu’il s’agisse d’acheter du matériel, de payer des locaux ou des marchandises ou, tout simplement, de régler ses charges sociales, l’entrepreneur sera confronté à une série inévitable de frais.

Au Luxembourg, l’apprenti entrepreneur pourra compter sur plusieurs sources de financement.

Le financement par capitaux propres

La première source de financement – la plus évidente – est celle constituée par les capitaux propres, c’est-à-dire les apports en numéraire fournis par les associés ou actionnaires de la société.

Il peut aussi s’agir d’apports « en nature » : locaux, outillage ou machines, etc. Un important apport de fonds propres, en numéraire ou en nature, constitue souvent une garantie aux yeux des tiers qui considèrent dès lors que l’entrepreneur a confiance en son projet.

Pour financer autrement son entreprise, il faudra aller voir au-delà de son propre patrimoine et de celui de ses associés, amis ou famille.

Les crédits bancaires et le cautionnement

La façon classique de financer son projet d’entreprise « de l’extérieur » est de solliciter un prêt auprès d’une institution bancaire. Ce type de financement a évidemment un coût constitué par les intérêts payés mois après mois, en même temps que le remboursement de la somme empruntée.

Pour avoir la certitude d’obtenir le remboursement de son prêt, la banque demandera des garanties, par exemple sous la forme d’une hypothèque sur un bâtiment dont l’emprunteur est propriétaire.

Dans le cas où des garanties suffisantes ne peuvent pas être obtenues, vous pouvez également faire appel à la Mutualité de Cautionnement ou à la Mutualité des P.M.E., qui peuvent se porter garantes pour vous. C’est ce qu’on appelle le cautionnement.

Les organismes publics de financement

Au Luxembourg, il existe une institution bancaire de droit public spécialisée dans le financement d’entreprises : la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement).

La création et la reprise d’entreprises de petite ou moyenne taille font partie des opérations que finance cette institution, sous différentes formes : prêts participatifs, prêts à l’innovation, prêts de démarrage, crédits d’équipement, etc.

Il est toutefois difficile de financer l’entièreté de son projet d’entreprise en ayant recours à ces fonds. Les financements de la SNCI doivent plutôt être vus comme des compléments à des crédits bancaires traditionnels.

Les aides d’Etat

Autre forme de financement public, les aides d’Etat se déclinent en plusieurs offres, notamment des exonérations fiscales et certaines subventions.

Comme pour les prêts de la SNCI, ces aides doivent toutefois être conçues comme des compléments à d’autres fonds, propres ou obtenus par voie bancaire.

En outre, des aides spécifiques sont prévues pour chaque secteur d’activité. Ainsi, dans le secteur industriel, il est par exemple possible d’obtenir une aide en matière environnementale émanant du ministère de l’Economie. Une série d’aides plus générales sont aussi disponibles.

Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces dispositifs sur le site guichet.lu ou vous faire aider par la Chambre des Métiers.

Les business angels

Capables d’investir de l’argent, mais aussi de faire profiter le futur entrepreneur de leur expérience, les business angels sont une autre alternative pour financer son projet d’entreprise. Toutefois, il est évident que celle-ci n’est envisageable que dans certains secteurs de niche et pour des projets particulièrement porteurs.

Au Luxembourg, une structure appelée LBAN (Luxembourg Business Angels Network) s’est constituée afin de mieux aiguiller les business angels qui souhaitent investir dans des entreprises naissantes.

Ce réseau est soutenu par la Chambre de Commerce et entretient des liens directs avec le gouvernement, ce qui lui permet de vérifier que les projets que les business angels soutiennent disposent des garanties nécessaires.

Les sociétés de capital risque

Enfin, les sociétés de capital risque (venture capital en anglais) constituent une autre option pour financer son projet d’entreprise.

Elles sont toutefois à la recherche d’entreprises innovantes promettant une rentabilité importante. Il ne s’agit donc pas forcément d’une source de financement accessible à tous les projets.

Dans tous les cas, il est particulièrement important d’établir en tout premier lieu un plan d’affaires envisageant les 3 à 5 premières années d’activité de l’entreprise.

Celui-ci permet d’éviter les mauvaises surprises et de convaincre plus facilement certains investisseurs du sérieux du projet mis en place. Comme pour beaucoup d’autres initiatives, la préparation est donc primordiale dans un projet de création d’entreprise.

Quentin Deuxant

(Article publié dans le numéro 91 d'Entreprises Magazine, Septembre/Octobre 2018.)

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