Savez-vous combien de temps vous devez travailler par an pour financer les dépenses publiques de l’État ? Et à partir de quel jour en 2017, ce que vous gagnez ira intégralement dans votre poche et non dans les caisses publiques ?

L’association Contribuables Associés a fait le calcul. Selon l’asbl, qui se présente comme apolitique et affiche plus de 350 000 membres, “les Français ont en 2017 travaillé 205 jours pour financer les dépenses de la sphère publique“.

Une libération symbolique

Ainsi, depuis le 24 juillet exactement, ils sont symboliquement libérés de toute ponction fiscale. Durant les 160 jours qui leur restent pour terminer l’année, le salaire qu’ils gagneront ne sera que pour eux, rien que pour eux.

Pour trouver ces résultats, l’association se base sur les données de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE). Et plus précisément sur le ratio entre les dépenses publiques (État, collectivités territoriales, sécurité sociale, Union européenne) et les richesses créées dans le pays (Produit intérieur brut, ou PIB).

En 2017, le ratio français était de 56% : ce qui signifie que l’administration publique dépense plus de la moitié de la richesse produite dans le pays, précise l’association.

Ce ratio est alors rapporté au calendrier de l’année, pour savoir combien de jours chaque contribuable a travaillé pour financer les dépenses de l’administration publique et à partir de quand il en est symboliquement libérés. D’où la date du 24 juillet estimée par l’association.

L’Allemagne et le Luxembourg libres plus tôt

En moyenne, les contribuables de la zone euro fêtent cette “libération” le 22 juin, soit plus d’un mois avant les Français.

Les Belges, avec 52,43% du PIB consacrés à la dette de l’État, sont eux “libérés” le 10 juillet, poursuit l’asbl. Si on reprend les statistiques de 2015 – les plus récentes fournies par le site de l’OCDE – pour le Luxembourg (41,2% du PIB) et pour l’Allemagne (44,00% du PIB), le jour de libération aurait respectivement été le 31 mai 2017 et le 10 juin 2017.

Si le chiffre permet de mesurer le poids de la dépense publique sur ce dernier, il ne prend pas en compte les autres impôts qui financent le fonctionnement de l’État. Il exclut également les autres formes de prélèvements, sociaux notamment, ce que l’Institut économique Molinari (IEM) appelle le “fardeau social.

Les années précédentes, l’IEM avait lui aussi publié une étude sur la libéralisation fiscale. Ses objectifs : mesurer le coût réel des services publics et de la sécurité sociale pour le salarié moyen. Puis en déduire le moment à partir duquel il recouvre la liberté d’utiliser, comme il veut, son pouvoir d’achat, en consommant ou épargnant.

Pour 2017, l’organisme de recherche et d’éducation basé à Paris, Bruxelles et Montréal a choisi plutôt de consacrer son étude à la date à partir de laquelle les administrations centrales des 28 pays membres de l’Union européenne (UE) ont épuisé toutes leurs recettes annuelles et commencent à vivre à crédit.