D’un côté, on se frotte les mains, de l’autre on fait les gros yeux en s’accrochant sur sa chaise. Pour les uns, ce serait un juste retour investissement, pour les autres une aberration dangereuse.

Les discussions actuellement en cours à Bruxelles tournent autour d’un remaniement majeur de l’indemnisation des chômeurs frontaliers.

Les ministres du Travail des Etats membres devraient en effet adopter une nouvelle réglementation, à savoir la prise en charge des indemnités de chômage par le pays d’accueil des travailleurs et non plus par le pays de résidence. Cela vaudrait bien sûr pour les navetteurs de la Grande Région.

A l’heure actuelle, pour prendre l’exemple de la France, un frontalier se retrouvant sans emploi reçoit une somme des caisses françaises tandis que le Grand-Duché reverse l’équivalent de trois mois de chômage à la France.

Le nouveau système impliquerait que le chômeur ayant œuvré dans un pays voisin pendant douze mois soit pris en charge à 100 % par ce dernier, comme l’explique le journal Les Echos.

Une contrepartie qui apparaît logique compte tenu de l’apport frontalier pour l’économie des pays en question : les contribuables y payent leurs impôts sans profiter dans sa pleine mesure, de la redistribution sur le territoire.

Côté luxembourgeois, on ne voit évidemment pas le problème du même œil. Un papier du Quotidien, publié par Romain Van Dyck, relate justement la réaction du ministre du Travail, Nicolas Schmit. « […] Si demain, et demain c’est peut-être demain si j’écoute Bruxelles, on nous imposait de nous occuper – je dis occuper, et pas financer – de toutes les personnes qui travaillent ici, ne résident pas ici et parfois perdent leur emploi, notre système imploserait. Je le dis surtout à nos amis français, car ce sont eux qui poussent le plus dans cette direction. »

On imagine bien que la charge budgétaire allouée à l’indemnisation des chômeurs ayant contribué à la bonne santé du pays en sera significativement accrue. Mais quand cette prospérité découle d’une main d’œuvre à près de 45 % frontalière, n’est-ce pas que du bon sens qu’elle bénéficie d’une aide en période creuse ?

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