lors que le télétravail se voit prolongé bien au-delà du 11 mai, une note du Groupe d’études géopolitiques (GEG), un groupe de réflexion indépendant formé à l’École normale supérieure de Paris, s’inquiète d’une possible délocalisation des tâches effectuées ainsi. Richard Baldwin, économiste à l’Institut des hautes études internationales de Genève, évoque même l'émergence de futurs "télémigrants".
C’est à dire des free-lances compétents, notamment issus des pays du Sud, "dorénavant capables de rentrer en compétition avec les salariés qualifiés", comme le précise Cyprien Batut, doctorant à l’école d’Économie de Paris, cité par Le Monde.
"C'est vrai que si vous travaillez à 20 km ou plus de votre entreprise et que cela marche, votre employeur pourrait se dire qu'à 5.000 ou à 10.000 km ça doit marcher aussi, souligne François Lenglet. Les coûts salariaux dans des pays lointains sont bien plus faibles. L'entreprise aurait un travail à peu près équivalent pour un prix moindre."
Délocaliser, c'est perdre des réserves d'innovations
Cette recherche d'un travail à moindre coût a causé de nombreuses délocalisations dans les années 90, d’abord dans l’industrie de façon massive (textile, électroménager), puis dans les services à faible valeur ajoutée (les call centers par exemple).