A 25 ans, Marc, célibataire, est chargé de projet informatique pour une société de transport située dans le sud de Luxembourg depuis quelques mois.

Cet habitant de Metz qui a travaillé en France pendant trois ans, s’est retrouvé au Grand-Duché après avoir été contacté par une agence de recrutement. Tout est allé très vite, puisqu’en à peine trois semaines, il a changé de travail.

Un salaire à la hauteur de ses compétences

Alors qu’en France, ce Messin touchait le SMIC, il est aujourd’hui payé 2.000 € nets et estime avoir enfin un salaire « à la hauteur de [ses] compétences ».

D’ailleurs, lorsqu’on lui parle de la France, Marc est catégorique et n’hésite pas à fustiger sa patrie : « J’estime que mon pays est devenu économiquement pauvre. Le travail ne veut plus rien dire en France, le salaire n’est absolument pas à la hauteur des compétences des salariés ».

« L’économie du Luxembourg dépend énormément des frontaliers »

Si Marc considère que c’est grâce aux frontaliers que le Luxembourg est devenu ce qu’il est aujourd’hui et que ce sont eux qui font la majorité de la richesse du pays, il nuance cependant son propos.

Le Grand-Duché « n’est pas forcément un eldorado comme le pensent les non-frontaliers ». Si le salaire et le système des impôts sur le revenu semblent plus intéressants qu’en France, passer la frontière tous les jours demande aussi une organisation importante et ne présente pas que des avantages.

Marc indique ainsi que le temps de trajet reste très aléatoire, il peut mettre entre 40 minutes et 1h30 en voiture pour arriver à son emploi. Le train n’est pas non plus une alternative, puisqu’il ne veut pas devenir « dépendant de la SNCF [qui] n’est pas le meilleur exemple de ponctualité ». De plus, il devrait s’arrêter à Bettembourg et correspondre avec les lignes de bus pour se rendre au travail, une organisation supplémentaire qui ne lui convient pas.

Enfin, il déplore le fait que les frontaliers doivent sacrifier une partie de leur vie privée. Avec des horaires de travail comme les siens (il est au travail de 8h à 18h, sans compter le temps de trajet), il estime qu’un salarié qui a des enfants, « ne pourra jamais voir sa famille avant 19h chaque soir ».

« Le nombre de frontaliers augmente, ce qui n’est pas si bon pour les autres »

L’afflux des travailleurs frontaliers toujours plus nombreux au Luxembourg, a aussi tendance à inquiéter Marc : « le nombre de frontaliers augmente, ce qui n’est pas si bon pour les autres, explique-t-il. En effet, si vous ne faites pas vos preuves, vous pouvez être viré du jour au lendemain. L’employeur n’aura aucun problème à nous remplacer au vu de la demande toujours plus forte ».

Finalement, il pèse le pour et le contre : « travailler au Luxembourg, comme en France, [ne présente] pas que des avantages ».