Mars 2023-septembre 2025 : voilà le délai que s’est fixé la direction interdépartementale des Routes Est (DIR-Est) pour conforter le viaduc de Beauregard, dans la traversée de Thionville. Enfin, plus précisément l’extrémité Est de l’ouvrage portant l’A31 et supportant un flux massif de circulation depuis 1974.
Mais ce n’est pas tant le trafic routier que la pluie qui est en cause dans ce chantier longue durée. En effet, les infiltrations d’eau ont fini par avoir raison de la solidité d’une des culées du “pont”. L’armature métallique interne a fini par se corroder, se fragiliser et… inquiéter les techniciens en charge des ouvrages d’art sur l’autoroute habituelle des frontaliers.

Pour la DIR-Est, les travaux sont maintenant devenus « indispensables » sur ce qui constitue le viaduc le plus long de toute l’A31 entre Toul et la frontière luxembourgeoise (321 m de long). Sauf que le chantier de renforcement de la culée Est supportant les deux tabliers de l’autoroute est loin de s’annoncer comme un long fleuve tranquille.

Un château d’eau grignoté

« Déjà, parce que l’intervention est contrainte en terme d’espace disponible, assure Vinciane Guillot . Les équipes vont se retrouver coincées sur un tout petit terrain pour s’attaquer à un bloc de près de 20 000 m³, avec parements de tôle d’acier galvanisé et des armatures minces de 3 mm de diamètre à changer. » Pas simple à faire quand on se retrouve à l’étroit entre voies ferrées et Moselle canalisée.

Il a donc fallu établir un mode d’intervention et un séquençage particulier au vu des circonstances. « C’est essentiellement cela qui explique le long calendrier des travaux », note l’ingénieure en charge du dossier. Il va en effet falloir d’abord dégager les emprises nécessaires pour établir le chantier. Avec notamment création d’une plateforme en palplanches au-dessus des eaux de la rivière.

Il faudra aussi procéder à la démolition d’un château d’eau jouxtant le chantier. L’équipement appartenant à la SNCF ne sert plus à rien depuis des années, et encombre désormais quand il faut intervenir sur le viaduc, alors autant le “dégager”. Ce sera fait par “grignotage”.

« Il s’agira de la seule opération visible pour les conducteurs. Comme, à cette hauteur de circulation, ce n’est pas tous les jours que l’on voit ce type d’intervention, j’invite déjà les automobilistes et routiers à ne pas être trop distraits en voyant la mâchoire de l’engin qui détruira la tête de fût … », note-t-on côté DIR-Est.

Si techniquement les travaux sont délicats, ils n’auront aucun impact sur la circulation. Tout ayant lieu au niveau de la base du viaduc. « La vitesse de circulation restera donc fixée à 90 km/h et aucune voie ne sera fermée », rassure Vinciane Guillot.

Voici la culée “Terre armée” qui pose problème.

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