Même endroit, même conducteur. Le mardi 16 octobre dernier, un nouvel accident ferroviaire impliquant deux trains de marchandise est survenu au niveau de la gare de triage de Bettembourg.

Aux alentours de 21h ce jour-là, un conducteur de train de fret SNCF attend, sur sa voie, le feu vert pour délivrer son chargement jusqu’à Woippy. Quand soudain, il aperçoit deux wagons chargés, lâchés par la locomotive qui les tractait jusqu’à bon port, se diriger vers lui.

Pour se protéger du choc, inévitable, il fonce au fond de la cabine. Il s’en sort avec une commotion et un nouveau traumatisme psychologique : la victime est la même qui était en première ligne lors de la collision tragique de l’année dernière. Il avait alors été arrêté pendant huit mois.

Pour rappel, le 14 février 2017, un train de FRET et un train de voyageurs entrent en collision. Bilan : un mort, le conducteur des CFL, et deux blessés.

Un incident qui « aurait pu avoir des conséquences bien plus graves »

Alors que le souvenir de ce jour noir est encore vif, des interrogations affleurent quant à la sécurité sur les rails luxembourgeois dans le triage de Bettembourg, où trains de marchandises et trains de voyageurs se partagent parfois les mêmes couloirs de circulation.

« C’est une fois encore un incident sur le réseau luxembourgeois qui est dramatique pour l’agent mais surtout qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves. Que vont faire les CFL pour stopper l’hémorragie d’incidents sur leur réseau ? », s’est indigné le syndicat français Sud Rail, qui a révélé l’information lundi.

« Cela n’aurait pas pu avoir lieu en France »

Les CFL ont réagi laconiquement dans l’après-midi suite à l’annonce en indiquant qu’un problème technique était exclu. « CFL et SNCF ont pris contact immédiatement suite à cet accident et collaborent étroitement à la compréhension des faits survenus. […] Comme l’incident a eu lieu sur le périmètre des activités de triage, donc en dehors des circulations ferroviaires, il n’a eu aucune conséquence sur le trafic des voyageurs. »

Une enquête a été diligentée pour déterminer les causes de la collision qui selon un syndicaliste de Sud Rail, cité dans Le Quotidien, « n’aurait pas pu avoir lieu en France. La sécurité est trop permissive sur le réseau luxembourgeois. »

Crédit photo : CFL