Dix ans de prospection, une friche de quarante hectares, quatre millions de tonnes de terre. Mélanger le tout. Laisser reposer. Contempler la colline de 25 mètres de haut qui surplombera Terville. Patrick Luxembourger, le maire de la commune mosellane de quelque 7.000 habitants jouxtant Thionville, a dévoilé la recette lors de ses voeux jeudi dernier.

Ce projet colossal va de pair avec celui de l’A31 bis, discuté et rediscuté depuis 25 ans pour arriver au consensus des élus nord-mosellans. “L’opération lézard”, comme détaillée dans les colonnes du Républicain Lorrain, en référence aux lézards des murailles qui pullulent sur la friche à aménager, “va démarrer cette année“, a promis l’élu.

En partenariat avec Arcelor Mittal

Invité de France Bleu Lorraine lundi matin, Patrick Luxembourger a réitéré les arguments en faveur de la mise en chantier. Visant à isoler la ville du futur tracé de l’A31 bis, il répondra à une logique “d’urbanisme, de protection de la nature et compensera les nuisances conséquentes au projet de contournement autoroutier.

Un véritable quartier sortira de terre avec des logements, des entreprises et ses commerces. Une construction rendue en partie possible par l’accord de co-développement signé avec Thionville, longtemps en froid avec Terville, l’approbation de la cité voisine, Florange, et le concours d’Arcelor Mittal.

“Une plaisanterie de croire que cela va régler les problèmes”

Interrogé sur le coût (non renseigné) certainement gigantesque de l’opération, le maire a tenu à rassurer. “Terville va très bien et fait partie des communes de Moselle ayant la meilleure santé financière. Elle peut se permettre de présenter des projets ambitieux“. Avant de pousuivre. “L’opération ne sera pas coûteuse mais extrêmement profitable pour Terville. Les recettes seront tout à fait importantes.

Enthousiaste, il a néanmoins souligné que l’A31 bis ne réglerait pas “les problèmes d’aménagement et de mobilité que nous connaissons quotidiennement sur le territoire. C’est une plaisanterie de croire cela.

A l’évocation d’une solution complémentaire, il a annoncé “qu’une étude collective avec les intercommunalités allait être lancée” avant d’en appeler à une intervention étatique pour convaincre le Grand-Duché. “Le Luxembourg n’entendra jamais la position des élus locaux. Nous attendons une démarche de l’Etat envers le gouvernement luxembourgeois.” 

Un dossier prioritaire

Pour rappel, l’A31 bis consiste en une mise à 2×3 voies sur certains tronçons de l’A31 existante et à créer des sections neuves en 2×2 voies notamment pour contourner Thionville. Le tout pour désengorger l’axe, complètement saturé par les 85 000 véhicules l’empruntant quotidiennement. Une évolution jugée prioritaire par l’Etat français.

Un nouveau comité de pilotage se réunira jeudi.