Précieux sésame afin de pouvoir conduire un véhicule léger, le permis de conduire a connu une histoire différente selon qu’il ait été mis en place en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et en France. Il vient justement de fêter son premier centenaire dans ce dernier pays.

La France, pionnière en la matière

Au pays d’Alain Prost, tout est parti en réalité du XIIe siècle quand un édit du roi obligea du jour au lendemain les conducteurs de chariots tirés par des chevaux à être âgés d’au moins douze ans (une petite révolution pour l’époque).

Ensuite ? Et bien plus rien jusqu’en 1889, quand un dénommé Léon Serpollet passa le tout premier examen de conduite de l’Histoire. Une épreuve qui devait lui octroyer le droit de conduire un tricycle à 16 km/h maximum.

Quelques années plus tard, en 1893, le préfet de police de Paris, un certain Louis Lépine (oui, le même qui a inventé le concours d’inventeurs portant son nom) met en place un certificat de capacité pour circuler en véhicule à moteur dans la capitale française. Un certificat qui devient obligatoire dans tout l’Hexagone en 1899 et ce, même si le pays comptait moins de 2 000 voitures au total à ce moment-là sur son territoire.

Il faudra attendre l’année 1922 pour voir apparaître pour la première fois le terme de « permis de conduire », tel qu’on l’entend aujourd’hui, il y a 100 ans donc. Celui-ci remplace le certificat de capacité. Sa couleur rose et son aspect original pour l’époque était censé limiter le risque de fraudes et de falsification. Par la suite, 70 ans plus tard, en 1992, le permis à points fit son apparition.

Ailleurs dans la Grande Région

En Allemagne, les archives, reprenant d’anciens registres, s’arrêtent sur l’année 1888 comme date de délivrance des premiers permis de conduire. On parle même d’un certain Karl Benz comme étant l’un des premiers titulaires. Benz, celui-là même qui venait de fonder quelques années auparavant, en 1883, la société Benz & Cie. qui deviendra Mercedes-Benz en 1926, après la fusion avec la marque Mercedes. Comme quoi, parfois, il n’y a pas de hasard. Quant au permis à points, il fut instauré en 1974 au pays de Goethe.

Du côté de la Belgique, si nos grands-parents nous soutenaient mordicus qu’il y a peu de temps encore, Flamands et Wallons avaient légalement le droit de conduire sans permis, et bien il s’avère qu’ils avaient raison !  Les Belges ont roulé sans permis jusqu’en 1967, année à partir de laquelle a été rendue obligatoire la détention du papier rose (qui était délivré sur simple demande administrative). Ce n’est que deux ans plus tard, en 1969, qu’un examen théorique du code de la route a fait son apparition pour les apprentis conducteurs. L’examen pratique est, lui, arrivé en 1977.

Au Luxembourg, c’est un arrêt grand-ducal du 24 décembre 1906 qui officialise le permis de conduire dans le pays. Le tout premier à l’obtenir est un certain Joseph Glesener le 25 janvier 1907. Au cours du XXe siècle, le permis luxembourgeois a subi plusieurs changements mineurs jusqu’à la mise en place en novembre 2002 du permis à points. À titre informatif, depuis une dizaine d’années, le nombre de nouveaux permis délivrés est assez stable au Grand-Duché, passant de 6 321 en 2015 à 6 821 en 2021.

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