En ce deuxième jour de grève, la situation sur les rails est assez similaire à celle qui a prévalu le 3 avril. A savoir : environ un tiers des cheminots censé travailler a débrayé mardi, tandis que presque un « agent indispensable à la circulation des trains » sur deux était à l’arrêt.

Un mouvement très suivi pour l’heure et pour le premier des 18 préavis prévus et échelonnés jusqu’au 28 juin.

Seul un TGV Est sur quatre et un TER sur cinq circulent en moyenne. Dans le sens Metz-Luxembourg, 17 allers sont à dénombrer sur la journée de mercredi. Dans ces conditions, les usagers frontaliers ont connu des fortunes diverses.

“J’attends de voir comment ce sera après les vacances”

Pour Pierre, “c’est quasiment transparent. J’ai les mêmes trains que d’habitude sans retard.” Pas de gêne particulière pour celui qui arrive des environs d’Amnéville, même si les wagons sont un peu plus bondés qu’à l’accoutumée. Ceci étant, “j’attends de voir quand ce ne sera plus les vacances au Luxembourg.”

L’un de ses collègues n’a en revanche pas eu cette chance. Résident des alentours de Forbach, il n’a bénéficié d’aucun train lui permettant de rallier Metz. La SNCF avait annoncé trois rames en direction de Metz entre 4h et 6h30 puis aucune jusqu’à 12h30. Voilà le frontalier contraint de s’y rendre par ses propres moyens, direction l’enfer.

Baptiste, qui souscrit à un abonnement mensuel Flexway, n’a pas entamé les démarches pour ce mois-ci et se pose d’ailleurs la question de son renouvellement. “D’autant que je travaille dans les coins de Esch et qu’il n’y a plus de trains entre Bettembourg et Esch pendant quinze jours.” Un automobiliste de plus, même si le jeune homme n’emprunte pas l’autoroute. “Je mets quand même 25-30 min de plus qu’en temps normal lorsqu’il m’arrive de prendre la voiture”, concède-t-il.  

D’autres comme Joachim, qui exerce en ce moment près la frontière allemande, ont fait le choix de la prévention. “Je pars de chez moi à 4h30 pour ne pas être emmerdé”. Cher payé.

Lilian a, de son côté, convenu avec son employeur de se mettre en télétravail. “Habituellement, j’y suis un jour par semaine, peut-être que ce sera deux à part si je trouve une autre solution…”

Contrariétés logistiques et révision du matériel à l’arrêt

Selon le calendrier fixé par les grévistes, le trafic devrait retrouver son rythme de croisière jeudi. Mieux vaut toutefois éviter de tabler là-dessus. Premièrement, chaque période de débrayage s’achève à 8h le matin, y compris ce jeudi. Avant cette heure, les transports restent soumis aux perturbations.

Ensuite, les grèves aussi suivies que celle-ci entraînent des contrariétés logistiques qu’il sera difficile de compenser dès la reprise de l’activité sachant qu’elles concernent 15.000 trains. “A la fin d’une grève, il faut retrouver une concordance entre l’endroit où se trouvent les rames et ceux où se trouvent les conducteurs : il faut quelques heures a minima pour recaler l’ensemble des roulements de service”, expliquait un spécialiste des transports au micro de France Inter mercredi matin.

Enfin, une vidéo en ligne de la SNCF précise qu’une interruption des circulations de plus de 24h nécessite une révision du matériel roulant (locomotives, rames de voyageurs…) et le passage de trains-balais sur les voies peu ou pas fréquentées le temps de l’arrêt des activités.