« Afin d’encourager la mise en œuvre de cas d’usages concrets et l’initiation d’études pertinentes, les gouvernements luxembourgeois, allemand et français lancent un appel à manifestation d’intérêt qui s’adresse aux entreprises, au monde académique, aux acteurs de la recherche ainsi qu’aux autorités et collectivités locales et/ou régionales qui envisagent un projet qui s’inscrit dans un des domaines thématiques prioritaires comme les systèmes de transports intelligents, les services de mobilité transfrontalière, la gestion des données résultant de la conduite connectée ainsi que les impacts de la conduite automatisée en termes de fluidité du trafic ou de la réduction d’émissions. »

Par cet appel conjoint, Luxembourg, France et Allemagne ont officialisé l’arrivée prochaine des voitures autonomes sur les routes de la Grande Région.

Entre Sarrebruck, Metz et Luxembourg

Le projet n’impliquait à l’origine que la France et l’Allemagne. En septembre 2016, les deux pays lance « L’initiative franco-allemande pour la mobilité électrique et numérique » dans le but de booster la coopération dans le domaine.

Un an plus tard, le Grand-Duché rejoint le groupe de travail. Ensemble, les signataires entérinent le « DEU-FRA-LUX Digital Test Bed » et déterminent un espace transfrontalier expérimental : la zone s’étend sur un rayon de 214 kilomètres, triangulé entre la Sarre allemande (Merzig-Saarlouis-Sarrebruck), la ville de Metz, le sud et le centre du Luxembourg.

Les premiers tests grandeur nature devraient, si l’on se fie au calendrier des opérations, intervenir dès cette année. Ces essais viseront à estimer les impacts à moyen terme des engins autonomes sur la mobilité et sur l’environnement.

Il s’agira en outre, de s’assurer de la faisabilité d’une « cohabitation » sécurisée entre les automobiles connectées et les autres usagers. Un critère qui résonne quelques jours seulement après qu’une voiture Uber autonome a renversé mortellement un piéton, ses radars ayant déterminé qu’il s’agissait d’un “faux positif” (comme un sac plastique par exemple).

Pour réellement prendre la température, les expérimentations ne se cantonneront pas aux autoroutes mais à toutes types de voies de circulation, urbaines comme rurales.

Des cartes routières digitales et mouvantes ?

Il s’agira, en outre, d’intégrer ce processus dans une vision transfrontalière. A savoir que les véhicules en test franchiront les frontières, le but étant d’évaluer l’interopérabilité entr les données des autorités respectives.

Sera-t-il possible de créer des cartes routières digitales fixes et mouvantes en fonction du trafic et des données réceptionnées par des balises postées à des endroits stratégiques (des tunnels par exemple) ? C’est l’une des nombreuses questions auxquelles ces aperçus doivent apporter des éléments de réponse.

Quel impact sur la mobilité ?

Conséquence sur la sécurité routière, sur l’écologie (les consommations de fuel seront surveillées), sécurisation des datas exploitées par les véhicules pour éviter les piratages, constituent d’autres pistes motrices à cette opération interétatique.

Et puisque le projet s’inscrit dans un environnement limitrophe comme celui du Grand-Duché, il diagnostiquera s’il en résulte une incidence positive sur la gestion du trafic routier, déjà bien assez épouvantable.