L’Allemagne a fermé dimanche 14 février 2021 ses frontières avec la République tchèque et le Tyrol autrichien, pour tenter de contenir la propagation de Covid-19. Cette fois, ce serait le tour de la Moselle touchée de plein fouet par l’épidémie et où progressent rapidement les différents variants. Elle redoute désormais de se voir appliquer les mêmes règles.

50 000 frontaliers contrôlés tous les jours

Cette mesure, si elle est adoptée, engendrerait d’importantes perturbations puisque tous les jours près de 50.000 Français vont travailler en Allemagne. Pour eux, il est inpensable de se faire tester à la Covid-19 chaque jour pour se rendre au bureau.

La sous-préfecture rejette aussi cette éventualité : “Il n’est pas question de fermer les frontières. Je pense que ce serait un préjudice pour tout le monde. On sait aussi qu’une partie des services hospitaliers de nos voisins sont armés par des médecins ou des personnels français. Ce serait évidemment très embêtant si on fermait les frontières. Aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité “, explique-t-on à la sous-préfecture.

Une lettre pour expliquer la situation

Le ministre de la Santé en France, Olivier Véran, et le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, ont décidé  de rédiger un communiqué en français et en allemand, pour expliquer la situation dans la région, en matière de santé et de mesures à prendre. Le texte sera adressé aux populations des deux côtés de la frontière.

Le but est d’éviter la pagaille et la cacophonie qui avaient prévalu lors des brusques fermetures décrétées sans préavis par Berlin en avril 2020, au plus fort de la première vague de la pandémie de Covid-19 ” explique-t-on. Le communiqué bilingue Véran-Beaune servirait à éviter les tensions. Concrètement, qu’est-ce qui pourrait pousser Berlin à franchir un cran supplémentaire ?

Selon nos confrères du Parisien : Tout dépend du classement effectué périodiquement par l’Institut de veille épidémiologique Robert-Koch (équivalent de l’Institut Pasteur) qui classe les régions d’Allemagne et des pays voisins en niveaux d’alerte de 1 à 3, selon que le virus y circule fortement (stade 1), très fortement (stade 2) ou qu’il s’agisse de virus mutants (stade 3).

Si chaque Land (région fédérée) décide lui-même de sa politique sanitaire jusqu’au niveau 2, à partir du 3 c’est la chancelière Angela Merkel qui prend la main.

En clair, si la Moselle limitrophe de l’Allemagne passait au niveau 3, Berlin pourrait décider de fermer la frontière. D’autant que la chancelière, inspirée par l’exemple néo-zélandais, semble jouer désormais la stratégie « Zéro Covid », consistant à boucler hermétiquement le pays pour se focaliser sur l’élimination du virus à l’intérieur des frontières.

Des exceptions plutôt qu’une fermeture totale ?

Du côté de l’Allemagne, le message est pour l’instant clair : les contrôles ne doivent être instaurés qu’en ultime recours. Mais les élus sont forcés de se montrer pragmatiques : il n’y a aucune raison pour que l’institut Robert Koch, qui s’occupe de la veille sanitaire dans la république fédérale, fasse une exception pour la Moselle.

Selon nos confrères d‘Europe 1, le département pourrait donc, en toute logique, être classé territoire à haut risque d’ici les prochains jours, comme c’est le cas pour toutes les zones du monde qui ont des foyers de virus mutants.

Il n’y a plus rien à faire, déplore un membre du gouvernement de Sarre, région voisine de la France. Son seul espoir pour éviter la fermeture totale est, dit-il, de décrocher le droit d’allonger la liste des exceptions, autrement dit la liste des métiers ou des profils familiaux qui échapperont à la règle du test ou qui bénéficieront d’un assouplissement. Eux pourraient, par exemple, n’avoir à présenter un test qu’une seule fois par semaine.

Une affaire à suivre ! (Sources : Europe 1 – Le Parisien – Le point)

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