C’était il y a trois ans. La députée-maire de Thionville d’alors, Anne Grommerch, suggérait de réfléchir à l’idée d’un Monorail reliant sa municipalité à la capitale luxembourgeoise, pour remédier à la saturation de l’autoroute.

Elle s’inspirait alors de la réflexion d’une société canadienne, laquelle imaginait des cabines suspendues au rail par des moteurs-roues, chacune d’entre elles pouvant transporter une soixantaine de passagers à 250 km/h.

La proposition déposée au mois de décembre dernier

À ce jour, l’ambition semble avoir fait long feu du côté de l’Hexagone. Au Grand-Duché par contre, certains n’ont pas enterré l’hypothèse et y songent même très sérieusement. C’est le cas du groupe Guy Rollinger, grosse entreprise de construction luxembourgeoise.

À la mi-décembre, il dépose une pétition publique en ce sens à la Chambre des députés. Un mois plus tard, la proposition est jugée recevable.

Etayée d’un solide dossier de présentation, la requête imagine une ligne entre Esch-sur-Alzette et Luxembourg remplissant le même objectif que sa prédecesseure, drainer l’afflux d’automobiliste et encourager le transport public.

Soutenus par des piliers au-dessus du trafic routier et des ponts, les rails ne suivraient pas nécessairement le tracé de la voie rapide. Le constructeur présente par ailleurs son projet sous l’angle “Energie, efficacité, économie et écologie”, en s’inspirant des modèles circulant dans de grandes métropoles comme Dubaï, Sidney ou Kuala Lampur (Malaisie).

D’autres lignes en perspective

Electrique, le Monorail ne rejetterait pas de CO2, atténuerait les nuisances sonores et n’entraînerait qu’une faible perturbation de l’environnement (défrichage, déforestation, surface nécessaire etc).

Plus sûr qu’un train basique (déraillement et collision frontale impossibles), contrôlé automatiquement ou semi-automatiquement, il stimulerait l’économie grand-ducale par la création d’emplois et les retombées touristiques.

En cas d’engouement et d’impact positif, le groupe a déjà projeté le déploiement d’autres dessertes : celle préexistente serait étendue de Villerupt à Wasserbillig tandis que deux autres joindraient Longwy à Merzig et Howald à Arlon.

En ligne depuis hier, l’initiative attend désormais les 4.500 signatures nécessaires pour être discutée en session parlementaire. Pour l’heure, elle compte 121 paraphes.