« Un succès fulgurant. » Ainsi le gouvernement luxembourgeois qualifie la convention de promotion de l’offre ferroviaire conclue avec la Belgique à l’hiver dernier. Il faut dire que les chiffres lui donnent raison.

Depuis le 1er décembre 2017, la SNCB, la compagnie ferroviaire du pays, propose des abonnements transfrontaliers. Les navetteurs belges, en provenance d’Arlon, bénéficient d’une souscription à hauteur de 80 euros par mois, soit treize euros de mois qu’avant l’accord.

Le manque à gagner pour la SNCB est pris en charge le Grand-Duché tandis que les travailleurs disposent de P+R gratuits autour des gares de la région et jusqu’à la frontière luxembourgeoise. Le but de ce dispositif consistant à réduire le trafic routier et à orienter les frontaliers vers la mobilité douce : sur les 40.000 frontaliers issus du Plat Pays, seulement 2.000 utilisaient quotidiennement le train, rappelait l’Essentiel.

20 % d’usagers en plus selon la SNCB

Six mois plus tard, le Luxembourg n’est pas peu fier. « Je suis très content que ces mesures aient porté leurs fruits. Une croissance de 20% des usagers du train et un grand nombre de nouveaux clients impliquent un délestement de notre réseau routier », a commenté le ministre des Transports local, François Bausch.

Selon la SNCB, qui a constaté cette hausse de 20 % de voyageurs dans ses wagons, le P+R de 755 stationnements disponibles jouxtant la gare d’Arlon, est rempli à 95%. Un nouvel utilisateur sur deux du parking est par ailleurs un nouveau client des transports publics.

François Bausch fixe comme prochaine étape, la construction du P+R de Viville, dont la sortie de terre évoquée à l’époque, aurait dû intervenir l’année dernière. « Ce parking a un potentiel énorme et peut être construit rapidement, afin de permettre une mise en service en 2021. »

Parkings payants et Citézen à Thionville

Côté français, la mise à disposition de P+R à Thionville, Longwy et le long de l’A31, est également inscrite dans les accords signés en mars par les Premiers ministres luxembourgeois et français.

A Thionville toutefois, le plan de « reconquête de la rive droite de la Moselle » prévoit la disparition de la gratuité des parkings autour de la gare. Des emplacements supplémentaires fleuriront dans les années à venir pour compenser la hausse progressive du contingent de travailleurs frontaliers, mais ils seront payants.

L’argument, louable, avancé par la Ville est celui d’un désengorgement des axes citadins et la priorisation des transports en commun pour affluer à la gare. Pour ça, l’agglomération table sur son bus à haut niveau de service, le Citézen : deux lignes relieront respectivement Hayange à Basse-Ham et Yutz à Metzange. La mise en route est a priori prévue pour 2028. Ca fait loin…

L’aménagement des infrastructures pourrait néanmoins s’accélérer. En effet, comme expliqué par le Républicain Lorrain au mois de mai dernier, le Citézen pourrait circuler d’ici 2025 ou 2026 pour des raisons financières.

L’étalement initial des travaux entraînerait une baisse des subventions étatiques pour leurs réalisations. Et la Banque européenne d’investissement, soutient du projet, ne s’y impliquera que si le chantier met la vitesse supérieure.