Elle n’est pas encore née que déjà l’A31bis cristallise les mécontentements. Il y a ceux qui reprochent l’impact des tracés envisagés quand d’autres s’étouffent déjà d’avoir à payer pour circuler sur ce nouvel axe censé fluidifier la circulation entre Lorraine et Grand-Duché.

Car oui, il faudra bien passer à la caisse. Et mardi soir, à l’occasion d’une 1ère réunion de concertation sur le projet autoroutier, le préfet de la Moselle a expliqué ce choix. Si c’est bien l’Etat français qui est pour l’instant porteur du projet de ce tronçon de 12 km (entre Richemont et la frontière), ce n’est pas lui qui exécutera les travaux. Autrement dit : le chantier sera mis en concession auprès d’un opérateur privé.

C’est donc pour rembourser les dépenses engagées que cette société aura la possibilité d’installer un péage pour les quelque 100.000 usagers empruntant cet axe chaque jour. Frontaliers, routiers et autres locaux : tous seront ainsi mis à contribution pour le financement de l’équipement.

Quel type de péage ?

Bien entendu, pas question d’installer des postes à barrières sur l’A31bis. L’idée étant de laisser circuler le plus librement (et rapidement) les usagers. Aussi, choix sera fait d’installer un péage à flux libre.

Dans l’Allier, sur l’A79, ce type de péage vient d’être installé. L’A31bis bénéficiera donc du « retour d’expérience ».

Les véhicules passeront devant des détecteurs qui repèreront leur immatriculation, et en fonction expédieront la facture au conducteur ou à la compagnie propriétaire de la voiture, du camion, de la fourgonnette, etc…

Et combien ça va coûter ?

En fait, tout dépendra du montant final des travaux. Donc, pour l’instant et en fonction des 4 scénarios de tracé sur la table, l’Etat ne peut qu’avancer des estimations. Mais le prix de passage pourra tourner entre 2,80€ et 4,40€.

Des chiffres qui devraient -hélas- évoluer avec le temps ; la finalisation du chantier n’étant pas prévu avant 2035 (si tout va bien)…

Trafic attendu sur l’A31 à l’horizon 2030 (TV = tous véhicules)

Impossible de rendre gratuite cette future portion ?

Certains le veulent effectivement, et une association Non au péage sur l’A31 a déjà été créée. Mais si un opérateur privé prend la main, il sera difficile d’y échapper. Au moins le temps de la concession (soit 8 ans a priori).

Une possibilité serait qu’une collectivité publique prenne la main sur le chantier et accepte ensuite de laisser l’accès libre au contournement et à la partie 2×3 voies au nord de Thionville.

Le Département de la Moselle a déjà fait savoir qu’il n’était pas intéressé par la gestion d’une autoroute. La Région Grand-Est, elle, pourrait accepter. Mais sans péage, c’est par l’impôt que le financement de l’infrastructure se fera. Et l’on parle d’une dépense de 455 à 860 millions d’euros… Le contribuable payera donc, au lieu des automobilistes ou de la société de transport utilisant l’A31bis.

Comment s’informer sur ce péage ?

Le projet autoroutier est documenté sur le site a31bis.fr.

Ensuite, outre une dizaine de rendez-vous de concertation, une réunion sur la mise en concession et l’élargissement à 2×3 voies sera organisée le lundi 12 décembre (19h) à l’Espace socioculturel de Kanfen.

 

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