La mobilité est, au Grand-Duché peut-être plus encore qu’ailleurs, un sujet politique d’envergure. Les plus de 180.000 navetteurs quotidiens en savent quelque chose, eux qui subissent, pour beaucoup d’entre eux, sur les rails ou la route, la croissance perpétuelle du nombre de leurs homologues. Et celui-ci n’est pas voué à tarir dans le futur bien au contraire.

Agir sur la mobilité relève donc de l’indispensable pour le pays et son économie. C’est tout le propos de l’Automobile Club (ACL) qui, comme de coutume à l’approche des élections législatives prévue pour le mois d’octobre prochain, délivre ses revendications à l’intention des partis politiques. Car « l’immobilité que vivent les usagers au quotidien représente un coût important pour les individus et l’économie du pays. »

Pas question de baisser la vitesse maximale à 80 km/h

L’ACL souhaite ainsi que les gouvernants mettent en œuvre une politique de mobilité « globale et intelligente ». Pour cela, pas question de faire passer la vitesse maximale sur les routes hors agglomération à 80km/h au lieu de 90km/h. A l’instar de ce qui vient d’être instauré chez le voisin français où la mesure continue de provoquer le débat.

Ensuite, l’association est partagée sur les évolutions envisagées pour désengorger le trafic : ok pour une troisième voie réservée aux bus et au covoiturage mais pas pour autoriser les covoitureurs à circuler sur la bande d’arrêt d’urgence pour des raisons de sécurité. Un projet en ce sens devrait être développé du côté de la Belgique, sur l’autoroute E 411.

 

« Pourquoi une future mise à trois voies de l’A6 n’est pas retenue ? »

Partant du postulat que « les infrastructures existantes sont incapables d’absorber le flux des personnes sans cesse croissant », elle encourage les grands chantiers évoqués : mise à trois voies de l’A3, les contournements de Bascharage et d’Ettelbruck, P+R, informations sur le trafic en temps réel…

Elle s’étonne toutefois qu’une troisième voie sur l’A6 jusqu’à la frontière belge ne soit pas suggérée dans le MoDu, alors qu’elle constitue un axe de réseau transeuropéen important : près de 40.000 Belges l’empruntent en effet tous les jours.

Une absence de prise de position que l’ACL mentionne dans une lettre adressée au ministre luxembourgeois du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch.

Un outil de paiement unique pour les trajets multi-modaux

Aussi, le club plaide pour la création de nouveaux « outils » :

  • Un budget « mobilité » pour encourager la réflexion sur la fiscalité affectant les automobilistes et les façons de promouvoir la multi-modalité et la mobilité partagée ;
  • Un « Mobility manager » dans les entreprises dans le but de conseiller les salariés sur les options de mobilités les plus adéquates ;
  • Un instrument de paiement unique et facilité pour les usagers dans le cadre des déplacements multi-modaux ;
  • Une base de données plus efficiente permettant de comprendre « les causes réelles des accidents » dans le cadre de la sécurité routière.

En somme, l’ACL, qui compte 180.000 membres, « accepte que des impôts spécifiques grèvent l’achat de voitures ou le carburant » mais conteste toutes « taxes ou interdictions de circuler », au motif qu’elles toucheraient les ménages aux revenus les plus faibles.

Elle invite par ailleurs les responsables à s’inspirer des « mauvais exemples » pour ne pas faire les mêmes erreurs : dans la ligne de mire : les systèmes de péages et les zones environnementales qui se sont multipliées « sans cohérence » en Europe.

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