En 2016 et 2017, deux enquêtes mobilité auprès des entreprises et de leur personnel avaient été lancées dans le Sud du Luxembourg. On en sait désormais un peu plus sur le profil et les comportements des salariés qui viennent chaque jour travailler dans la région.

Pour l’occasion un questionnaire avait été envoyé aux entreprises locales, afin d’identifier les modes de déplacement et les besoins des usagers qui travaillent dans ces zones d’activités. Un second questionnaire avait ensuite été transmis aux salariés.

Les deux études ont été menées en collaboration avec le syndicat PRO-SUD, le Verkéiersverbond et le LISER (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research). Leurs résultats ont été communiqués par le ministère du Développement durable et des Infrastructures.

20.000 salariés

25 zones d’activités de la Région sud étaient ainsi passées au crible, celles-ci regroupant 675 entreprises et 20.000 salariés. À terme, les résultats de ces sondages devraient déboucher sur la mise en place d’infrastructures de transports en commun, de covoiturage et de mobilité douce, afin d’améliorer l’accessibilité vers ces pôles d’activités.

Seuls 28% des entreprises et 16% des salariés ont répondu. Un taux de réponse “statistiquement peu représentatif, mais qui permet toutefois de tirer des conclusions générales sur l’ensemble des zones d’activités“, notent François Bausch, le ministre du Développement durable et des Infrastructures et les chercheurs du LISER.

Majoritairement frontaliers

Que sait-on de ces salariés ? Leur moyenne d’âge est de 41 ans; un tiers est célibataire; 52% ont des enfants à charge; 80% travaillent dans quatre grands secteurs d’activités : la construction (4.200), l’industrie manufacturière (3.800), le transport et l’entreposage (1.800), le commerce et les ateliers de réparation automobile (1.500).

62% sont frontaliers : 48% viennent de France, 9% de Belgique et 5% d’Allemagne.

Plus de 50 minutes de trajets, pour moins de 28 km

Un tiers des employés habite à moins de 10 km de leur entreprise, et 50% à moins de 28 km. Néanmoins la moitié d’entre eux mettent plus de 50 minutes pour se rendre à leur travail.

Plus de 87% d’automobilistes

Sans surprise, l’écrasante majorité opte pour la voiture : 90% chez les salariés résidents, et 87% chez les frontaliers. Le confort (46%) et l’absence d’offre de bus ou de train (43%) sont les principales raisons avancées.

Seuls 8% possèdent un abonnement dans les transports en commun. “En dépit de conditions de déplacement contraignantes, les salariés sont majoritairement satisfaits de leur trajet“, constate l’enquête, d’autant que 94% des sondés bénéficient par ailleurs d’un lieu de stationnement gratuit à proximité de leur entreprise.

Voitures de fonction et de service souhaitées

Interrogés sur leurs attentes, 44% des répondants souhaiteraient bénéficier de véhicules de fonction et 27% de véhicules de services. 46% réclament une participation financière de leur employeur aux frais de transports en commun, et 35% sont favorables à un service de ramassage des travailleurs par leur entreprise.

Les rapports définitifs sur ces enquêtes mobilité seront disponibles vers la fin du mois de septembre, indique le ministre du Développement durable et des Infrastructures, qui promet de mettre les résultats à disposition de ses homologues et des organismes chargés de la planification des pays voisins

En marge de l’étude un recensement Luxmobil est actuellement en cours pour lequel les frontaliers sont également consultés. Il devrait permettre de fournir un état des lieux sur la mobilité des personnes au niveau national.