Pascal Sinnès, le directeur du Pôle Emploi Hayange insiste : « C’est une réflexion en cours, il n’y a absolument rien de concret. » Même au stade de l’ébauche, l’idée a, comme on dit, « de la gueule », puisqu’elle a le mérite d’associer positivisme et solidarité tout en remplissant son objectif de lutte contre le chômage.

En attendant d’en connaître davantage sur le tableau final, les explications du responsable permettent d’en dessiner les contours.

Il s’agirait de mettre sur pied un site internet, « en faisant intervenir, pourquoi pas, quelqu’un qui recherche un stage », sur lequel les actifs mobiles, frontaliers ou non, pourraient s’inscrire et entrer en relation avec les demandeurs d’emploi qui emprunteraient le même itinéraire. « On n’imagine pas non plus que la course rallie le domicile au lieu de travail mais la collaboration servirait ne serait-ce qu’à les rapprocher. Et même si cela concerne 50 ou 60 personnes, c’est toujours cela de pris. »

30 % des chômeurs concernés par les problèmes de mobilité

L’opportunité a germé dans l’esprit d’un conseiller de l’agence. « Lorsque nous organisons des manifestations, il n’est pas rare d’entendre des personnes nous dire qu’elles sont partantes mais qu’elles n’ont pas de moyens de locomotion », précise Pascal Sinnès.

Selon des estimations non officielles, les problèmes de mobilité concernent grosso modo près de 30 % des demandeurs d’emploi du Val de Fensch et ses dix communes. Soit pour des problèmes liés à la précarité soit pour des raisons impliquant les infrastructures de transport.

Le dispositif d’acheminement pour faire le trajet Hayange-Luxembourg n’est en effet pas aussi efficient que celui d’un arrêt comme Thionville par exemple. En l’occurrence, trois ou quatre TER au départ de Hayange rejoignent Luxembourg les matins (avec un ou plusieurs changements à Thionville ou Longwy) dont le premier impose un trajet de deux heures… Et l’obstacle logistique vaut aussi pour les bus.

Pourvoir 50 % des offres en un mois

La concrétisation d’un tel outil, dont l’entraide serait le socle, permettrait, d’après des calculs à la louche, de pourvoir 50 % des offres en un mois de temps.

Et l’intéressé de se montrer optimiste. « Je crois que la solidarité, ça existe. Qu’est-ce qu’il en coûterait à un travailleur qui doit dans tous les cas faire le chemin ? »

L’agence de Pôle Emploi Hayange qui couvre le Val de Fensch et une partie du Val d’Alzette (21 communes en tout), dénombre actuellement 6.890 chômeurs toutes catégories confondues.