Toutes roulent à gauche. Enfin, politiquement parlant. Toutes sont aussi parlementaires dans leur pays respectif. Mais désormais, les luxembourgeoises Myriam Cecchetti, Nathalie Oberweis et les françaises Charlotte Leduc et Martine Etienne partagent un autre point : « l’A31bis est un combat qui nous est commun ».

Mais au-delà du projet de réaménagement de la voie la plus empruntée par les frontaliers lorrains pour se rendre au Grand-Duché (+ de 100.000 véhicules/jour), les quatre députées ont décidé monter au front contre le développement autoroutier dans l’un ou l’autre de leur pays. Et le pacte a été signée entre le quatuor (2 déi Lénk et 2 LFI-Nupes).

Dans une déclaration commune signée ce 20 mars, elles assument une position qui fera tousser de nombreux automobilistes : « Les projets autoroutiers n’apportent aucune solution de long terme à la saturation des axes de transport sur notre territoire transfrontalier. Bien au contraire, ils portent en eux la saturation de demain et de lourdes conséquences pour la qualité de vie de nos concitoyen∙nes ».

Mais au-delà de cette opinion de blocage, les deux députées luxembourgeoises et leurs homologues de Moselle (Metz) et Meurthe-et-Moselle (Longwy) entendent être forces de proposition. Et de se dire prêtes à « mettre au cœur du débat public les alternatives au développement sans fin de l’autoroute ».

Et certainement que le premier Plan B tient dans le développement de la solution rail. D’ailleurs, c’est auprès d’usagers du train et de l’association des voyageurs du TER Metz-Luxembourg que les députées françaises ont fait le déplacement vers le Grand-Duché ce lundi matin.

Des prévisions qui font peur

Une solution que s’apprête d’ailleurs à abonder le Luxembourg via une enveloppe d’aide de 220 millions d’euros. Mais les élues veulent plus, mieux, différent. Et pour cela, ce front franco-luxembourgeois en appelle aux collectifs, associations et syndicats dont elles se feront « le relai » auprès de leur gouvernement pour d’autres initiatives de « transports écologiquement durables et vivables pour les usagers ».

En attendant, le projet d’A31bis continue sa route. Le préfet de la Moselle devant rendre son avis, d’ici peu, au ministre des Transports français sur l’alternative retenue. Cela tandis que côté luxembourgeois, la mise en 2×3 voies de l’A3 avance dans les délais.

A noter que le réseau autoroutier grand-ducal s’étend déjà sur 155 km. Mais compte-tenu de la progression de la population résidente comme du nombre de salariés frontaliers, les infrastructures devraient encore être prolongées. Le Plan national de mobilité envisage aussi l’extension indispensable du covoiturage et la circulation des bus sur des voies privilgées.

Il est vrai qu’en l’état actuel des prévisions, d’ici 2035, le nombre de déplacements en voiture au Luxembourg augmentera de 86.000 personnes (+6 %) chaque année. Un taux d’occupation moyen de 1,5 personne par véhicule sur les seuls trajets domicile-travail réalisés sur une autoroute dotée d’une voie de covoiturage réduirait de 5 % le nombre total de voitures en déplacement (par rapport à 2017).

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