Sous l’impulsion de la présidence Macron, la réforme du rail français est en marche. Dès l’année prochaine, il s’ouvrira à la concurrence avec l’arrivée de nouveaux opérateurs sur les lignes, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni ou en Italie.

Le rapport Spinetta, du nom de son auteur, Jean-Cyril Spinetta, préconise par ailleurs un changement de statut juridique pour la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). Elle deviendrait une société national à capitaux publics dans laquelle l’Etat conserverait des titres incessibles. 

Dans son “projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire”, pour faire fondre la dette de 45 milliards d’euros couvée par la SNCF, le gouvernement envisage, entre autres, la suppression du statut de cheminot. Un point qui crispe particulièrement au sein du groupe ferroviaire.

Surtout, c’est la pilule du modus operandi qui ne passe pas. L’exécutif entend agir par ordonnance, c’est-à-dire, sans passer par un vote au Parlement. Une sorte d’ordre sans discussion qui devrait être employé pour les aspects techniques seulement selon les décisionnaires.

36 journées de grève jusqu’au 28 juin

En réaction, les syndicats de cheminot regrettaient “d’avoir un pistolet sur la tempe” et prévoyaient une grève de grande ampleur, rappelant la mobilisation majeure survenue en 1995 : trois semaines durant, presqu’aucun train n’avait circulé, tout comme les métros et les bus parisiens.

Jeudi soir, l’intersyndicale réunissant la CGT, l’Unsa, Sud-Rail et la CFDT, s’est accordée sur un mouvement de grève inédit.

A compter du 3 avril prochain, les cheminots sont appelés à débrayer 36 jours… étalés sur trois mois. Soit potentiellement deux jours sur cinq jusqu’au 28 juin !

Les responsables syndicaux expliquent ce mode d’action par la volonté de “gêner sans trop gêner les usagers”. Un “conflit marathon” qui risque de grandement chambouler l’organisation des « 4,5 millions » de voyageurs quotidiens.

Les 36 journées où les cheminots sont appelés à cesser leur activité

  • En avril : les 3, 4, 8, 9, 13, 14, 18, 19, 23, 24, 28 et 29.
  • En mai : exactement les mêmes jours qu’au mois d’avril.
  • En juin : les 2, 3, 7, 8, 12, 13, 17, 18, 22, 23, 27 et 28.

Une décision que regrettent la ministre des Transports, Elisabeth Borne et le patron de la SNCF, Guillaume Pépy.

Pour rappel, 63% des Français jugeait injustifié un mouvement de grève avant la décision de l’intersyndicale, selon un sondage Odoxa.

LISTE DES TRAINS POUR MARDI 3 AVRIL et MERCREDI 4 AVRIL

Nancy-Metz-Luxembourg

Nancy-Longwy-Luxembourg

 

Article : Début de grève et remboursement