La vitesse et l’alcool demeurent les principales causes d’accidents graves et mortels en voiture. Une autre raison, encore trop sous-estimée, est pourtant responsable d’autant de drames que la consommation excessive d’alcool : l’inattention, celle-ci étant principalement matérialisé par l’usage du téléphone portable.

Au Luxembourg, la Sécurité routière vient de lancer une campagne pour sensibiliser à ce risque. Intitulée « Au volant, le mobile est aussi dangereux que l’alcool », elle a pour but de s’attaquer à la banalisation d’un « phénomène de masse ».

Dans un communiqué, la Sécurité routière rappelle que de multiples vies ont déjà été ôtées en raison de la distraction pendant la conduite. A l’étranger, les études de la Dekra en Allemagne, de Allianz en Suisse, du CISR en France ou encore de la Commission européenne, l’ont toutes hissé au 2ème rang des principales causes d’accidents graves.

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La répression, seul moyen de dissuasion

Aussi, l’organisme souligne que la tendance s’est généralisée et touche désormais toutes les catégorie d’usagers, à savoir les particuliers, les chauffeurs professionnels (taxi, chauffeur de bus, livreur…) et même les piétons.

Pour les spécialistes, « la répression semble être le seul moyen à même de dissuader les usagers », alors que le phénomène pourrait compromettre la diminution observée du nombre de blessés et de décès.

C’est pourquoi, courant 2021, être pris en train d’utiliser son mobile, quelle que soit la raison, sera puni d’un retrait de 4 points (2 actuellement).

En 2018, la Police grand-ducale a verbalisé quelque 3.519 conducteurs pour cette infraction.

Risque multiplié par 23

Enfin, la Sécurité routière souhaite tordre le cou à certaines idées reçues, à savoir :

  • « Téléphoner au volant est moins dangereux avec une oreillette ou un kit mains libres. » Une antienne fausse puisque le risque est le même qu’avec le téléphone à la main ;
  • « Téléphoner en conduisant n’est pas plus risqué que de discuter avec un passager. » C’est également faux puisque le passager, lorsqu’il perçoit le danger, interrompt la discussion ;
  • « Marcher dans la rue en téléphonant est sans danger. » C’est encore faux puisque le piéton sera distrait et percevra nettement moins les risques, surtout lorsqu’il traverse la route.

A noter que selon la Sécurité routière française, écrire un SMS multiplie le risque d’accident par 23. L’automobiliste quitte la route des yeux pendant, en moyenne, 5 secondes soit :

  • 75 mètres sans regarder la voie à 50 km/h ;
  • 135 mètres à 90 km/h ;
  • 195 mètres à 130 km/h.

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