Retards fréquents, suppressions partielles ou complètes, mises en place de moyens de substitution… En somme, tous des aléas qui rythment le quotidien des usagers du train au Luxembourg même, ou en provenance des pays voisins.

Ce n’est un secret pour personne, le trafic ferroviaire en direction du Grand-Duché est saturé. D’ailleurs, « avec en moyenne 1.000 trains par jour [en gare de Luxembourg], le réseau fonctionne en heures de pointe au maximum de sa capacité, avec des cadences soutenues. Le moindre incident interne ou externe engendre un effet domino sur les autres trains. »

Il n’y a pas meilleure illustration de ce plafond atteint que le gros capharnaüm survenu la semaine dernière en raison d’un arrachement de câble.

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Il s’avère pourtant, selon le compte rendu du ministre de la Mobilité et des Travaux Publics, François Bausch, que la ponctualité soit la norme au Luxembourg.

94,4 % de ponctualité des trains au départ et 91,5 % de ponctualité pour les trains à l’arrivée ont été relevés au pays en 2018, en progrès par rapport à 2017.

Les voyageurs seraient-ils atteints du syndrome qui consiste à ne pointer que les convois à la bourre ? Oui et non.

Les retards de moins de 6 minutes non comptabilisés

A l’heure actuelle, la formule standard usitée dans le calcul de la ponctualité moyenne est la suivante : somme de trains subissant un retard inférieur à 6 minutes au point d’arrivée / somme des trains ayant circulé.

Sauf que cinq minutes de décalage, même si « on n’est pas à cinq minutes » comme le veut l’expression consacrée, c’est le début de l’engrenage de la(les) correspondance(s) ratée(s).

Sans compter que « les trains supprimés, quelle qu’en soit la raison, ne sont pas comptabilisés dans cette statistique », précise le ministre.

Nouvelle formule de calcul

Il assure ensuite que « la nouvelle méthode de calcul choisie a pour but de refléter la réalité telle que véritablement vécue par les voyageurs. Elle se base sur le nombre total de trains planifiés et non sur le nombre de trains ayant circulé. »

Il existe ainsi quatre catégories dans lesquelles sont rangés tous les trains programmés :

  • Trains à l’heure ou accusant un retard inférieur à 6 minutes à l’arrivée ;
  • Trains accusant un retard supérieur ou égal à 6 minutes à l’arrivée ;
  • Trains supprimés sur une partie de leur parcours ;
  • Trains supprimés sur la totalité de leur parcours.

Via cette formule-ci, il en résulte que la ponctualité était de l’ordre de 89 % en 2018 (88,8 % en 2017).

« Deux périodes néfastes » en 2018

M. Bausch tient en outre à souligner la performance des CFL, dans la mesure où la ponctualité a progressé en 2018 malgré « deux périodes néfastes pour la qualité de leurs services. »

La première n’est autre que la « grève perlée » des agents de la SNCF entre avril et juillet dernier qui aura causé quelque 2.000 suppressions sur la ligne 90 (Nancy-Luxembourg).

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La rentrée scolaire aura elle-aussi constitué une passade délicate pour les frontaliers belges (ligne 50). « Des chantiers côtés SNCB, des problèmes techniques de manipulation par les conducteurs de train de la SNCB notamment en raison du changement de voltage en amont de la frontière, un manque de matériel roulant […] », font partie des arguments avancés par l’élu.

« Effet domino » et « causes externes », principaux facteurs de perturbation

Il en ressort par ailleurs que chaque retard de deux minutes est enregistré et permet de déterminer les raisons de ces délais : « l’effet domino », résultant de l’occupation des voies imputable au retard d’un autre train par exemple, constitue de loin la justification principale des retards (39 %).

« Une amélioration de la robustesse » est néanmoins à signaler compte tenu de la baisse de 14 % des retards liés à cet « effet domino ».

Les « retards importés », soit quand un convoi étranger déborde sur son horaire, influencent à hauteur de 16 % la ponctualité du trafic luxembourgeois.

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Un tiers des trains sont en outre supprimés en raison de « causes externes » comme les grèves, les voitures bloquées sur les rails, les heurts de bétail, les personnes sur les lignes, les conditions climatiques etc.

Les problèmes de disponibilité du matériel roulant comptent pour un autre tiers de ces suppressions. Celles-ci sont décidées au cas par cas en fonction des situations et ne sont pas la conséquences d’un seuil de minutes de retard dépassé.

Ces arbitrages sont, depuis septembre 2018, centralisées en un seul centre de commandes, la Betriebsleitzentrale.

Concernant l’information jugée insuffisante par les voyageurs, François Bausch, a, en plus de rappeler les moyens déjà utilisés pour communiquer (Twitter, agents sur les quais, stèles sur les quais etc.), indiqué qu’un plan d’actions « Information Voyageur », réunissant 26 projets, était en cours de réalisation.

Parmi ceux-ci, le système Auris (« Automatisches Reisenden-Informations-System » en allemand), qui retransmet de manière automatique les retards et suppressions, en synthétisant à l’oral un texte écrit, les retards et suppressions.

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