Halte aux frontaliers français. Pas besoin d’un mur ou de grillages ornés de barbelés pour entraver la libre circulation des personnes. Une simple borne escamotable, à l’instar de celles installées dans les centres-villes par exemple, peut faire l’affaire.

Ce week-end, le Républicain Lorrain en a fait sa Une locale, « Attention, bornes anti-frontaliers ! » :  Schengen, la ville portant le nom de l’accord éponyme visant à la libre circulation dans l’espace européen, a, par l’intermédiaire d’une décision de son maire, fermé un axe emprunté chaque jour par des milliers de frontaliers.

Entre 6h et 9h le matin ainsi qu’entre 16h et 19h le soir, les automobilistes, soucieux d’arriver à l’heure au bureau en évitant, un tant soit peu, les ralentissements, voient depuis lundi, leur « raccourci » condamné.

Les habitants n’en pouvaient plus

Sur la route de la frontière vers Mondorf, un petit village, Emerange et ses quelques habitants, s’insurgeaient, sans doute à juste titre, de voir défiler quotidiennement un contingent de travailleurs frontaliers sur un couloir étroit.

Un dispositif déjà éprouvé à un autre ancien poste douanier, celui de Frisange, où un plot du même type est sorti de terre l’an dernier au niveau de Hellange.

Nul doute que ce barrage aura une conséquence notable sur le trafic routier. Déjà engorgée à souhait, la RD 1 menant à Mondorf verra ses files de voitures se rallonger, ses conducteurs encore un peu plus exaspérés, ses (probables) retards accrus.

Sans doute la décision de l’édile luxembourgeois veut-elle répondre à un souci d’amélioration de la vie locale, autant elle apparaît complètement déconnectée des réalités de circulation actuelle entre la France et le Grand-Duché.

Faut-il rappeler que le Grand Est envoie près de 95.000 salariés sur le territoire voisin, que 70 % des futurs frontaliers arriveront de l’Hexagone ?

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