On les appelle les troubles musculosquelettiques (TMS) et ils trustent désormais la première place du classement des maladies professionnelles les plus fréquentes. Derrière ce nom et son acronyme se trouvent l’ensemble des douleurs pouvant toucher un travailleur dans sa carrière. Que ce soit pendant une période donnée ou de manière récurrente.

Les douleurs en question

Réalisée pour l’enseigne Percko, spécialiste dans les solutions contre les maux de dos, l’enquête de l’Ifop visait à mesurer la part de salariés touchés de près ou de loin par des TMS et à identifier précisément ces derniers.

On apprend ainsi qu’au cours de leur carrière, 86 % des travailleurs ont souffert au moins une fois de troubles musculosquelettiques, en particulier les femmes (90 % d’entre elles sont touchées).

En outre, 93 % des personnes étant en télétravail à temps complet, 91 % des ouvriers et 89 % des travailleurs manuels sont même convaincus que ces douleurs liées aux TMS résultent directement de leur travail.

Parmi les différentes douleurs localisées, « le mal de dos est le TMS disposant de la plus forte prévalence chez les salariés français, affectant plus des deux tiers d’entre eux : 69 % » indique l’Ifop dans ses résultats (contre « seulement » 50 % lors de la précédente enquête sur le sujet en 2019).

Derrière, on retrouve les douleurs aux épaules et à la nuque (dans 58 % des cas), au genou (38 %), au poignet (30 %) et au coude (15 %).

Le mal de dos : le mal du siècle ?

Certains en sont persuadés : le mal de dos serait le mal du siècle et surtout le pire ennemi des travailleurs. Cette souffrance chronique toucherait un salarié sur trois (33 %) au moins une fois par semaine d’après l’Ifop, et même tous les jours pour 10 % d’entre eux. Là encore, ce sont les femmes qui sont les plus touchées (à hauteur de 38 %), les employés (39 %) et les ouvriers (36 %). Plus surprenant, la part de télétravailleurs à temps complet victimes de maux de dos est loin d’être négligeable : 46 %, soit près d’un télétravailleur sur deux.

Un pourcentage important qui s’explique par la posture (au sens propre du terme) adoptée par une large propension des personnes travaillant de chez elles ou d’un autre endroit que leur bureau. Passer sa journée assis sur un siège souvent mal réglé entraîne en effet régulièrement des problèmes dorsaux.

Au Luxembourg, l’enquête Quality of Work, menée chaque année par la Chambre des salariés, précise dans sa dernière édition (2021) que 59,5 % des salariés du Grand-Duché ont souffert de douleurs au dos au cours des douze derniers mois.

Dans le détail, 28,3 % ont eu des maux de dos “parfois”, 22,2 % “souvent” et 9 % “presque tout le temps“.

L’enquête nous informe que « 14 % des personnes interrogées font face à des problèmes d’estomac. Un peu plu d’un cinquième (22 %) des travailleuses et travailleurs luxembourgeois souffrent de maux de tête, plus d’un quart (27 %) de troubles du sommeil et 18 % de douleurs articulaires »

L’Ifop alerte sur le fait que « le mal de dos impacte la vie professionnelle des salariés, surtout les télétravailleurs et les plus pauvres ».

Parmi celles et ceux ayant souffert de douleurs au dos au cours des douze derniers mois, 46 % ont même eu des difficultés à réaliser une ou plusieurs de leurs tâches professionnelles. Par ailleurs, 42 % reconnaissent ne pas avoir osé demander un arrêt de travail et ce, malgré la douleur.

Enfin, le mal de dos serait en outre « un facteur de dégradation de l’état de santé physique et psychologique d’une large proportion de salariés », l’Ifop rappelant en ce sens que 64 % des salariés au dos douloureux ont constaté une dégradation de leur état de santé physique général, pour 59 % c’est leur moral qui en pâtit, la vie sociale dans 42 % des cas avant la vie sexuelle (33 %).

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