La prise en charge totale par l’assurance maladie des séances chez son psychothérapeute n’est pas encore pour demain. Dans un communiqué transmis mardi 6 septembre, la Caisse nationale de santé (CNS) regrette qu’il ne soit « pas encore possible d’assurer une telle prise en charge (…) faute d’accords et malgré tous les efforts entrepris ».

Des positions trop « éloignées »

Cinq années et toujours pas d’avancée concrète. Après une première phase d’échanges et de négociations qui s’est soldée par un échec en 2019, une seconde phase a été déclenchée début 2021. Elle avait rendu possible à la suite de la publication d’un arrêté grand-ducal pour essayer d’enfin trouver un accord entre la CNS et Fapsylux : la Fédération des associations représentante des psychothérapeutes au Grand-Duché.

En amont de la prochaine réunion de son Conseil d’administration programmée le 14 septembre, la Caisse nationale de santé a donc d’ores et déjà annoncé que celui-ci devra « se prononcer sur l’échec des négociations en cours». La faute à « des positions (qui) demeurent encore aujourd’hui tellement éloignées ». Parmi ces dernières, la volonté par exemple de la Fapsylux de voir les séances remboursées à hauteur de 175 euros, contre 120 euros maximum pour la CNS.

Dans son communiqué, la CNS espère néanmoins « pouvoir continuer les démarches prévues dans les procédures légales, afin que la prise en charge des prestations de psychothérapeutes devienne possible au courant de l’année 2023 ».

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Le patient, otage de ce blocage

Qui dit échec des pourparlers suppose par conséquent que, pendant tout ce temps, les patients suivant une psychothérapie ne peuvent voir leurs séances intégralement remboursées. Une impasse dans les discussions entre les deux organismes qui a donc un coût très concret pour ces patients, sachant que les tarifs d’une séance peuvent monter de 90 à 200 euros.

Pourtant, « la prise en charge des traitements de souffrances psychiques par l’assurance maladie est une priorité », insiste la Caisse nationale de santé, alertant par ailleurs sur le fait que « le nombre de personnes concernées augmente continuellement ».

En ce sens, une étude réalisée par la Chambre des salariés au printemps/été 2020 indiquait qu’au Luxembourg « près d’un travailleur sur trois présenterait un risque de dépression » et que « plus d’un sur dix montrait même des signes très forts ». Le remboursement à 100 % des psychothérapies reste donc plus que jamais un sujet d’actualité.

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