Jamais un médecin ne désigne la chaleur comme cause de décès. Certes. Mais étrangement, après la vague de chaleur estivale, la population luxembourgeoise aurait été miraculeusement à l’abri de la surmortalité enregistrée partout ailleurs en Europe.

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, vient de l’affirmer dans une réponse parlementaire. Assurant qu’en comparaison avec le prévisionnel des décès attendus pour la saison chaude 2022, le nombre de défunts n’aurait pas grimpé aussi haut que le mercure.

 

La nouvelle est d’autant plus surprenante que l’OMS vient de déclarer, à la COP 27, que les trois vagues de chaleur intense qu’a connue l’Europe auraient fait entraîné -a minima- 15.000 décès de plus que les moyennes habituellement constatées.

Et, petit à petit, les Etats commencent à faire les comptes. Macabre mathématique qui, selon Santé publique France, souligne que l’Hexagone aurait payé un lourd tribut à la montée des températures. Le deuxième été le plus chaud depuis 1900 aurait ainsi eu pour conséquence l’enregistrement de 10.000 décès supplémentaires sur le pays.

Du 1er juin au 15 septembre, ce sont ainsi 10 420 disparitions qui sont imputés aux trop fortes chaleurs. De quoi rappeler le triste épisode de 2003 où, déjà, la canicule avait été la cause de quelque 15.000 décès en France.

Toutes les régions belges concernées

La Belgique, elle aussi, reconnaît avoir vécu un « été meurtrier ». Par la voix de l’institut de santé publique Sciensano, on estime à 2.291 personnes l’excès de mortalité enregistré sur la période estivale.

Les statistiques dénotent que la canicule a été aussi fatale d’un bout à l’autre du Royaume ; aucune des trois régions n’étant pas sur-impactée en terme de décès. Selon les scientifiques, cette surmortalité serait de 5,7% supérieure aux moyennes habituellement constatés.

D’après l’OMS, l’Allemagne elle aussi a compté plus de morts que d’habitude. Des défunts à mettre là encore sur le dos du réchauffement des températures. Il est ici question de 4.500 décès supplémentaires.

Un "été-record" au Luxembourg

Un chiffre proche des estimations faites pour l’Espagne. Pourtant habitué aux effets du soleil, le pays aura perdu 4 000 citoyens de plus qu’un été habituel. Royaume-Uni (+ 3200) et Portugal (un millier de morts supplémentaires) dressant eux aussi un bilan noir des trois mois de canicule.

Alors, par quel miracle, le Luxembourg a-t-il été épargné ? Sans remettre en doute la parole de la Vice-première ministre Paulette Lenert, on peut se poser la question.

Pour mémoire, au Grand-Duché, côté météo, cet "été record" se sera tout de même traduit ainsi :

  • Juin : « Trop chaud, trop sec », ce fut le mois de juin le plus chaud sur la moyenne des relevés 1991-2020
  • Juillet : Deuxième mois de juillet le plus sec depuis… 1854
  • Août : Le plus chaud depuis 1838 (avec des températures supérieures de +2,5° à +3,4° par rapport aux moyennes habituelles).

 

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