Notre santé est-elle menacée ? Non !

La première chose à savoir est que la fièvre porcine africaine ne se transmet pas à l’homme. Même si vous avez ingéré de la viande provenant d’une bête infectée, même si vous avez mangé de la charcuterie fabriquée à partir d’un sanglier malade, rien ne vous arrivera. Le virus ne résiste pas à la cuisson, mais que la viande soit cuite ou crue, l’homme ne risque absolument rien !

Alors pourquoi ces battues ? Pourquoi toutes ces mesures sanitaires ?

Parce que les sangliers porteurs de la maladie risquent de la transmettre aux cochons de nos élevages. Au moins quatre cas se présentent : • Le contact animal/animal. Imaginons que votre chien a reniflé et touché une bête, morte de la maladie, il devient porteur sain. En approchant le chien du paysan, il lui transmet le virus. Et le brave Médor risque de le communiquer aux cochons… • Le contact homme/animal. Vous avez touché une bête infectée. Par exemple, vous êtes chasseur et vous avez abattu un sanglier malade… Ne caressez surtout pas le chien de l’éleveur de cochons… • La viande d’animaux infectés non cuite. Si elle n’est pas dangereuse pour l’homme, elle l’est pour les porcs. Un sanglier dévore les restes du sandwich au jambon cru infecté que j’ai abandonné lors de ma promenade en forêt… Quelques jours après, la harde entière est contaminée. • Les camions. Comme ils n’ont plus de frontières, ils peuvent transporter le virus d’un pays à l’autre…

Et que se passerait-il si les cochons de nos élevages étaient atteints ?

C’est simple : on ne pourrait plus les vendre puisqu’ils risqueraient de communiquer la maladie partout en Europe et même au-delà. Les pertes pour le monde agricole seraient abyssales. Dans le pire des cas, elle pourrait largement dépasser 500 millions d’euros.

Ça se soigne, y a-t-il un vaccin ?

Il n’y a pas de vaccin contre ce virus qui ne s’attaque qu’aux porcs et aux sangliers. On ne connaît pas de traitement efficace. Les hémorragies provoquées par cette maladie respiratoire tuent les porcs ou les sangliers en quelques dizaines d’heures.

D’où vient le virus ?

Originaire d’Afrique subsaharienne, il a fait des ravages en Russie pendant plus de 10 ans, puis il a migré assez lentement dans plusieurs pays de l’Europe de l’Est. Pour des raisons encore inexpliquées, il est à présent à nos portes.

Quelles précautions doit-on prendre ?

Des grillages, des vérifications pointilleuses, des limitations du nombre de personnes autorisées à pénétrer dans les élevages, une surveillance incessante du comportement des animaux… Quant aux chasseurs, ils sont invités à multiplier les battues aux sangliers. Ils disposent d’un protocole méticuleux pour traiter les bêtes abattues.

Conclusion

L’homme ne court aucun danger, mais le risque économique est considérable. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, il ne fait pas bon être sanglier du côté de la Belgique et de l’Est de la France. Pour eux, les risques de se prendre une balle n’ont jamais été aussi élevés.